Un collectif féministe contre le cyber harcèlement a lancé une campagne pour inciter Twitter à s’engager contre le sexisme de certains internautes sur les réseaux sociaux. Le groupe invite les abonnés de Twitter à les contacter sur leur messagerie privée, afin de signaler les cas de cyberharcèlement et de faire remonter les commentaires ou les photos exposant l’intimité d’une personne, sans son autorisation.
« Les réseaux sociaux ont initié un nouveau type de violences misogynes, anonymes et aux répercussions immédiates », affichait le collectif FeminismVsCyberBully dans son communiqué le 3 décembre 2015.
Ce groupe participe de manière effrénée à la dénonciation des comptes violents sur Twitter. Le collectif rappelle que les messages agressifs ou dégradants sur la Toile sont passibles en France d’une peine de six mois de prison et de 22 500 euros d’amende. « En ne mettant aucun moyen en œuvre pour prévenir et arrêter ces attaques, Twitter se fait complice de la culture du viol qui incite à la haine et humilie les victimes » poursuit le texte. Les femmes, noires et maghrébines, seraient « les principales » victimes des cyber-violences, affirment avec force les responsables du mouvement.
La Commission de l’ONU sur le Haut Débit qui est chargée de favoriser l'adoption d'Internet dans le monde tirait récemment le signal d’alarme dans un rapport. Selon la commission - composée d'organisations publiques comme ONU-Femmes, ou d’acteurs privés comme Microsoft - 73 % des femmes, principalement âgées de 18 ans à 24 ans, subiraient des violences en ligne : harcèlement sexuel, humiliations publiques, menaces d'exactions suivies de passages à l'acte. « Si les réseaux sociaux faisaient preuve de la même sévérité envers le cyber-harcèlement qu'envers les violations des droits d’auteurs de la saga hollywoodienne Star Wars... » imaginait un internaute en utilisant le hashtag #TwitterContreLesFemmes.
Le fléau du sexisme qui sévit sur la Toile préoccupe depuis longtemps. Les réseaux sociaux sont submergés par un flot nauséabond de commentaires homophobes, antisémites, islamophobes et par une déferlante de messages haineux incitant à la violence physique et sexuelle envers les femmes. Des hordes de cyber-harceleurs sont tapies dans l’ombre de l’anonymat que leur procure leur pseudo, explique le collectif FeminismVsCyberBully.
Twitter aurait les moyens de supprimer les propos violents et sexistes en suspendant les comptes de leurs auteurs, mais le réseau fait la sourde oreille, selon le collectif féministe.