Pendant toute la durée du sommeil de Philae, les équipes de l'agence spatiale européenne n'ont pas chômé et ont analysé une grande partie des données que la sonde Rosetta, en orbite autour de la comète Chury, et Philae, le petit robot posé dessus, leur ont envoyées. Des données qui changent radicalement la perception que l'on avait des comètes.
Oubliez l'image d'une grosse boule de glace sale dans l'espace. Cette représentation des comètes fait désormais partie du passé. Grâce aux données recueillies, on se rend compte qu'il s'agit d'objets bien plus compliqués que cela. « C’est une structure beaucoup plus complexe, précise Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de Philae. Le matériau est extraordinairement poreux, et surtout, où que ce soit, à quelque échelle on regarde, on trouve ce matériau carboné dominant à la surface. »
Eléments nécessaires à la vie
Ce matériau carboné, c'est ce qui constitue, selon la théorie, les éléments nécessaires à la vie. Mais de là à dire que les comètes ont apporté tout ça sur Terre, comme le veut aussi la théorie, il y a encore du chemin et cela va nécessiter de nouvelles analyses de Philae. Il va donc désormais falloir consolider son lien de communication avec Rosetta.
« Pour Philae, plus on est près de la comète, mieux c’est pour la communication, explique Elsa Montagnon, une de ses responsables de vol. Pour Rosetta, plus on s’éloigne, mieux c’est. Mais ces compromis-là, on les fait avec les scientifiques depuis le début de la mission. » Car plus Chury se dirige vers le soleil, plus elle est active, et plus il est dangereux de s'en approcher. La comète devrait d'ailleurs connaître son pic d'activité au mois d'aout prochain.
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