Contrairement à certaines nations, le judo français a des problèmes de « riches ». En effet, dans plusieurs catégories de poids, ils sont encore deux à se battre pour un seul ticket possible pour les Jeux de Rio.
Ainsi, en moins de 52kg, la bataille pour le billet olympique s'annonce très disputée entre Priscilla Gneto et Annabelle Euranie. Les deux jeunes femmes, conscientes de la situation, se battront « jusqu'au bout ».
« Il faut avoir confiance en soi et foncer »
« J’essaye de ne pas être envahie par le stress et je n’écoute pas tout ce qui se dit autour de moi. Je me dis : "C’est toi la meilleure et t’as fait tout ce qu’il faut pour y arriver (sic). Il faut avoir confiance en soi et foncer" », raconte un peu hilare, Priscilla Gneto, qui fut médaillée de bronze aux JO de Londres en 2012. Mais elle ne cache pas qu’elle a « laissé des plumes » dans cette course à la qualification. « C’est un parcours difficile pour obtenir sa qualification, mais je me sens plus forte qu’avant », précise-t-elle. Si la jeune femme de 24 ans, née à Abidjan, obtient le sésame, il lui faudra « un temps de repos psychologique pour digérer avant de préparer les JO ».
De son côté, Annabelle Euranie qui a déjà goûté aux JO en 2004 à Athènes découvre une nouvelle situation. Une année avant la Grèce, elle se savait qualifiée… Son aventure actuelle sonne évidemment différemment. « Ce qui est cruel, c’est qu’une seule de nous deux ira à Rio alors que je pense que nous avons chacune le niveau », lance la championne d’Europe 2003. A 33 ans, elle « respecte » son adversaire tricolore et « gère » cette situation inédite.
Trois athlètes de moins de 60 kilos et un seul élu !
Autre exemple : la catégorie des moins de 60 kilos chez les hommes. Vincent Limare et Walide Khyar sont aussi en concurrence. Avec Sofiane Milous, non sélectionné pour les Championnats d'Europe, ils sont trois à prétendre être qualifiés aux JO au vu de leur classement mondial respectif pour cette catégorie qui attend un champion olympique depuis 1980 et le sacre de Thierry Rey. « C’est une des dernières échéances importantes avant les JO. La sélection pour Rio devrait être basée sur ces résultats. Depuis un moment je me dis que j’ai une carte à jouer et je crois que je ne suis pas là par hasard », souffle Walide Khyar. Mais le choix final, entre les mains des sélectionneurs, fera deux grosses déceptions...
Un titre de champion du monde peut vous ouvrir les portes, même en cas de concurrence. C’est le cas de Gévrise Emane, qui a acquis son troisième titre mondial à Astana en 2015 et qui, en moins de 70 kilos, est en concurrence avec Fanny-Estelle Posvite. Gévrise Emane ne se pose pas de question. « Je regarde ce que je fais et je ne me préoccupe pas des autres », dit-elle en souriant. Après deux médailles d'argent au Grand Prix de Tbilissi en Géorgie (25 - 27 mars 2016) et au Grand Prix de Samsun en Turquie (2-3 avril 2016), Fanny-Estelle Posvite ira en Russie dans l’espoir de marquer les esprits.
Le verdict des sélections pour Rio tombera le 31 mai et il restera alors deux mois et demi de préparation pour viser l'or olympique.
Depuis les JO de Munich en 1972, la France a remporté 47 médailles dont 12 en or durant ce rendez-vous majeur pour le judo mondial.