Sur le bord du tatami, ils seront 18 Français à tenter de rentrer d’Astana avec une médaille autour du cou pour cette dernière grande marche avant les Jeux olympiques de Rio en 2016. Les équipes nationales seront pratiquement dans leur configuration olympique définitive et les tricolores sauront à qui ils auront à faire au Brésil.
Riner comme d’habitude !
Avant les JO de Londres en 2012, seuls quatre champions d’exception avaient enchaîné titres mondiaux et olympiques dont les stars incontestables : Teddy Riner et Lucie Decosse. Si la deuxième a pris sa retraite internationale, Riner est parti pour un huitième titre mondial jamais égalé. « Je suis très concentré, car pour moi il y aura une saveur particulière avec peut-être un huitième titre. En plus, tout le monde m’en parle et je n’ai pas envie de perdre », raconte le colosse qui dit avoir écouté les conseils de chacun. Si la défaite peut arriver à tout moment, Teddy Riner a toujours envie de marquer son sport.
Tout comme la jeune Amandine Buchard, 20 ans, qui était rentrée l’an dernier avec une médaille de bronze pour ces premiers mondiaux et qui veut marquer les esprits avant les JO. « Je suis au top. Le groupe est soudé et c’est la force de notre équipe. J’ai encore pas mal d’années devant moi pour remporter l’or, mais ce qui est pris n’est plus à prendre », note la petite judokate (-48 kg) qui a toujours eu l’intention d’en profiter en mettant sa précocité de côté. « J’espère que j’aurais le même palmarès que lui », dit-elle en souriant.
Korval le revanchard...
Le sourire, Loïc Korval l’a aussi sur son visage. Depuis que la commission antidopage de la Fédération française a levé sa suspension de dix mois (jusqu’au 22 août) qu’elle lui avait infligée pour trois manquements aux règles de la loi antidopage (entre juin 2013 et août 2014), il est encore plus mordant malgré des soucis à une cheville. « Vous me connaissez, mentalement, je n’ai pas trop de problèmes », lance-t-il autour de lui. Il ajoute, hilare : « J’ai vraiment hâte d’en découdre et j’ai deux ou trois comptes à régler. C’est avec grand plaisir que je vais les affronter pour les battre histoire de montrer que je suis le meilleur ». Loïc Korval, égal à lui-même, trouve sa force dans l’adversité. C’est devenu presque un jeu pur celui qui représente la catégorie des moins de 66 kilos.
Dans un autre genre, Gévrise Emane (-70 kg) part pour tenter d’ajouter un troisième titre mondial à son palmarès. Mais la réalité est ailleurs. Si elle a décidé de poursuivre sa carrière à 33 ans, la native de Yaoundé le fait en vue des Jeux de Rio. Seul le titre olympique lui a résisté. « J’ai bien dans l’esprit qu’Astana sera un passage important pour Rio », raconte Emane. Finalement, Gévrise Emane aura vécu une belle saison après avoir décidé de continuer sa carrière. Elle s’est offert le titre de championne de France et a brillé en Corée du Sud et au Japon. Seule sa cinquième place à Rabat durant les Masters l’a un peu déçu, tout comme les Jeux européens. « Je suis toujours à la recherche de points même si je suis bien placé. Je sais que derrière la concurrence pousse. J’ai envie d’aller chercher un troisième titre mondial », explique Emane qui sera sait que Fanny-Estelle Posvite est aussi sur les rangs pour une place à Rio. Une seule des deux fera le voyage au Brésil. Toutes les deux seront à Astana…
Clarisse Agbegnenou, la classe mondiale
On surveillera aussi de près Clarisse Agbegnenou qui remet son titre en jeu dans la catégorie des -63 kg acquis à Tcheliabinsk (Russie) après avoir battu l’Israélienne Yarden Gerbi, elle aussi championne du monde. « J’ai fait deux mois d’entraînement intensif sans aucun pépin et je veux être encore meilleur que l’an dernier. J’ai axé toute ma saison là-dessus et je serai là », prévient-elle du haut de ses 22 ans. La jeune fille d’origine togolaise se méfiera de toutes ses concurrentes, car en judo, « une seule seconde suffit pour tout perdre. »
Emilie Andéol (+78 kg), seule athlète du groupe France à avoir remporté l’or durant les derniers championnats d’Europe, ou encore Audrey Tcheuméo (-78 kg), deuxième l’an passé au Mondiaux, sont aussi des grandes chances de médailles pour la France. Tout comme Loïc Pietri (-81 kg) et Cyrille Maret (- 100 kg).
La sélection française :
Féminines
-48kg : Amandine BUCHARD, RSC Champigny (94)
-52kg : Annabelle EURANIE, Blanc Mesnil Sport Judo (93)
-57kg : Automne PAVIA, US Orléans Loiret Judo Jujitsu (45)
-57kg : Hélène RECEVEAUX, ADJ 21 (21)
-63kg : Clarisse AGBEGNENOU, JCE Argenteuil (95)
-70kg : Gévrise EMANE, Levallois Sporting Club (92)
-70kg : Fanny-Estelle POSVITE, Alliance Judo Limoges (87)
-78kg : Audrey TCHEUMÉO, Villemomble Sports Judo (93)
+78 kg : Emilie ANDÉOL, RSC Champigny (94)
Masculins
-60kg : Vincent LIMARE, JC Maisons-Alfort (94)
-66kg : Loïc KORVAL, OMS Pointe-à-Pitre Judo (97)
-66kg : David LAROSE, SGS Judo (91)
-73kg : Pierre DUPRAT, Levallois Sporting Club (92)
-81kg : Loïc PIETRI, Olympic Judo Nice (06)
-81kg : Alain SCHMITT, Levallois Sporting Club (92)
-90kg : Alexandre IDDIR, Levallois Sporting Club (92)
-100kg : Cyrille MARET, Levallois Sporting Club (92)
+100kg : Teddy RINER, Levallois Sporting Club (92)