De notre envoyé spécial au Plateau de Beille,
Météo capricieuse pour cette 12e étape du Tour de France, jeudi entre Lannemezan et le Plateau de Beille. Une 12e étape de 195 km remportée dans des conditions dantesques par l’Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha).
« J’ai lutté pour une nouvelle victoire d’étape »
La chaleur étouffante qui régnait au départ de la course a fait place au déluge lors de la dernière montée sur le Plateau de Beille. En haut, le froid et la pluie attendaient les « Forçats de la route ». C'est dans les six derniers kilomètres, dans l’obscurité avec le tonnerre en bruit de fond, que l’Italien Vincenzo Nibali (Astana), vainqueur de la Grande Boucle 2014, a tenté d’attaquer Christopher Froome (Sky) dans un baroud d’honneur. Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) et Nairo Quintana (Movistar) allumeront aussi un pétard mouillé pour déstabiliser le Britannique, qui maîtrise toujours autant son sujet et conserve son maillot jaune de leader à l’issue de la dernière étape des Pyrénées. « Mes coéquipiers ont fait un boulot de dingue et c'est important pour moi », raconte en boucle Christopher Froome.
Pendant ce temps-là, Joaquim Rodriguez ouvrait la course pour enlever sa deuxième étape après son succès au mur de Huy. Il signe sa troisième victoire sur le Tour de France. « Purito » ne gagne jamais n’importe où, même si l’ancien vainqueur du Tour de Lombardie à deux reprises était loin d’avoir un coup de pédale aérien. Rodriguez a permis au suiveur de vivre un peu d’émotion. Car à moins d’un coup de théâtre, on risque de s’ennuyer ferme jusqu’à Paris. Personne ne voit comment Christopher Froome pourrait être déstabilisé. « Je sais qu’au général, je ne peux plus rien espérer. J’ai lutté aujourd’hui pour une nouvelle victoire d’étape », raconte « Purito », considéré comme un fin tacticien. « Je n’avais pas de force dans la première étape des Pyrénées. Je venais ici pour me battre pour le classement général. Mais c’est le cyclisme », avoue l’Espagnol du jour.
Le bon jour de Bardet
Le Français Romain Bardet (AG2R) a lui aussi plutôt bien manœuvré lors de l’ascension du Plateau de Beille sous cette pluie battante. Devancé par le Danois Jakob Fuglsang (Astana), le Français signe une partition courageuse récompensée par une troisième place. « Je reviens de loin », concède Bardet. Les promesses de l’an dernier en ce qui concerne le clan tricolore - et celles de Bardet - nous faisaient saliver avant le départ de cette 102e édition. Mais les Bleus ne seront certainement pas sur le podium cette année à Paris.
Tony Gallopin (Lotto-Soudal) et Warren Barguil (Giant-Alpecin) ont été décrochés dans la dernière difficulté du jour. Ils ont passé la ligne d’arrivée comme des chiens mouillés, à plus de neuf minutes derrière Rodriguez. Barguil sort du top 10 ce soir. Le Tour de France est impitoyable. A la 12e place de l'étape du jour, on retrouve le nom de Thibaut Pinot (FDJ), triste lors des deux premières journées dans les pyrénées. « Ce n’est pas la tête c’est les jambes », disait-il hier. A chaque jour suffit sa peine…