Tour de France: Majka s'impose, Froome en impose

Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) a remporté ce mercredi 15 juillet sa troisième victoire sur le Tour de France après son doublé l’année dernière. Le Polonais, Maillot à pois en 2014, s’est imposé au terme d’une longue échappée avant de triompher du Tourmalet en solitaire. Le Britannique Christopher Froome conserve la tête du classement général après une 11e étape entre Pau et Cauterets qui n’a pas souri aux Français.

Après la première étape de haute montagne maîtrisée de main de maître par Christopher Froome mardi, certains diraient même que le Maillot Jaune a étouffé ses adversaires, la 11e étape entre Pau et Cauterets s’annonçait tout aussi compliqué.

Il l’aura été pour les Français, à commencer par Thibaut Pinot, 3e de l’édition 2014, ou Warren Barguil, qui a chuté la veille et a frôlé une nouvelle collision lorsque... des vaches ont traversé la route sous son nez. Mais, au terme de 188 kilomètres, le col du Tourmalet a fait son œuvre : Jean-Christophe Péraud, 2e du général l’année dernière, a explosé. Tout comme Vincenzo Nibali, qui a terminé à plus de six minutes du vainqueur et sorti du Top 10 au général.

Nibali sort du Top 10

La chaleur étouffante n’a pas aidé mais la Team Sky, comme prévu, s’est contentée de contrôler et gérer la course après l’énorme avantage décroché dans l’étape de mardi. Le directeur sportif de l’équipe britannique, Nicolas Portal, avait prévenu que ses ouailles ne comptaient pas perdre trop d’énergie dans «l'étape la plus dure des Pyrénées».

Résultat, c’est une échappée qui est allée au bout, menée par Rafal Majka. Le Polonais de Tinkoff-Saxo a d’abord fait partie d’un groupe de sept coureurs qui a dicté le rythme pendant une centaine de kilomètres avant de porter une estocade, finale, à une cinquantaine de bornes de l’arrivée.

Froome tranquille

Maillot à pois en 2014, le grimpeur de 25 ans avait déjà brillé en montagne l’année dernière, décrochant deux victoires d’étape (14e et 17e), qui confirmaient là ses bonnes performances sur les deux derniers Giro avec deux places dans le Top 10.

Le groupe des favoris, avec le Britannique Chris Froome (Sky), est arrivé avec cinq minutes de retard sur le Polonais au pied de la montée vers Cauterets. Le « Kényan blanc » n'a jamais semblé sourciller dans une nouvelle étape de montagne compliquée avec le premier col hors-catégorie de ce Tour de France 2015. Serein.


Christopher Froome a répondu comme chaque soir aux journalistes présents en salle de presse. Et c’est son coup de force à La Pierre-Saint-Martin qui pose le plus de questions.

Après votre coup de force de mardi et votre victoire à la Pierre-Saint-Martin, certains assurent que c’est impossible sans être dopé ?

Qu’ils viennent me voir à l’entraînement. Ils sont les bienvenus. Ils verront comment je m’entraîne, comment je dédie ma vie à l’entraînement. Je bosse de 6h à 22h tous les jours, avec une seule idée en tête, réussir sur le Tour de France.

Les médias britanniques annoncent que vous seriez prêt, après le Tour, à faire des tests physiologiques et à les rendre public. Est-ce vrai ?

Je me concentre sur la course, sur ma défense du Maillot jaune et je ne veux surtout pas me détourner de ces objectifs-là. Après le Tour, quand il sera temps, quand cela sera opportun, je suis, c’est vrai, déterminé à faire des tests physiologiques. Il pourrait y avoir des retombées intéressantes si on peut les faire analyser par des experts indépendants. Et je suis certain que, moi aussi, je peux apprendre des choses.

Depuis quelques jours, une vidéo circule avec une analyse de vos données physiologiques durant la montée du Ventoux en 2013. Où en êtes-vous cette année par rapport à 2013?

Croyez-moi ou pas, je ne regarde pas mes fichiers de données. Je ne m’occupe pas de ça pendant la course. Il y a un staff chargé des performances dont c’est le boulot. Moi, les chiffres ne m’obsèdent pas. Je ne sais même pas où j’en suis. Je me concentre sur la course, sur mes rivaux, mes équipiers, sur la route.

Sur cette vidéo, on voit que votre cœur bat à 160 pulsations par minute, même au plus fort de l’effort. Jamais au-dessus. Comment l’expliquer?

Comme je l’ai déjà écrit dans mon autobiographie, mon cœur, dans un grand Tour, ne monte jamais au-dessus de 170 pulsations par minute. C’est mon maximum.
 

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