De notre envoyé spécial à Mûr-de-Bretagne,
A Mûr-de-Bretagne, tout le monde avait les yeux rivés sur la côte finale à 6,9 % sur 2 kilomètres. C’est là que devait se régler cette 8e étape du Tour de France 2015. Comme prévu, c’est dans cette dernière ligne droite que la différence s’est faite. Et, ce samedi 11 juillet, c’est un Français, Alexis Vuillermoz, qui s’est imposé. Troisième en haut du mur de Huy, lors de la troisième étape, Vuillermoz a cette fois réussi son coup.
Il y a un an et demi, Vuillermoz était au chômage. Un ancien chef d'entreprise, Daniel Germond, Jurassien comme lui, a probablement sauvé la mise du vainqueur du jour en prenant en charge son salaire à ses débuts chez AG2R La Mondiale. À 27 ans, après une première expérience réussie en 2013 sur la Grande Boucle (46e) et un Giro en 2014 qui a démontré ses capacités de grimpeur (11e), Vuillermoz est revenu sur le Tour au service de Jean-Christophe Péraud et Romain Bardet.
Vuillermoz sauvé par un mécène...
« Je voulais la gagne et rien d’autre. C’est énorme. Je suis un puncheur et cette arrivée me convenait. C’est un rêve qui se réalise », raconte en boucle le coureur français. « Il m’a impressionné », avoue le Maillot jaune Christopher Froome, à l’attaque dans le final. « Je n’ai pas peur d’attaquer des grands champions. Ils sont comme moi. Si ça ne marche pas, tant pis, même si Froome est un grand champion », lance Vuillermoz qui dédie cette victoire à son père mort il y a trois ans. Gamin, il l’emmenait voir le Tour avec son cousin.
Avant, Vuillermoz était professionnel en VTT jusqu’en 2012 et avait remporté un titre de vice-champion du monde Espoirs en 2009. La route, c'était pour s'améliorer en VTT. Et il a fini par découvrir « un autre milieu » qu’il lui convient bien. Titulaire d'un master banque et assurance, Vuillermoz souligne qu'il va toujours au bout de lui-même. « A l’arrivée, j’étais au bord du chaos et j’ai du mal à me rendre compte que j’ai gagné sur le Tour de France. Dès qu’il le faut, je prend mon courage à deux mains ».
N'allez pas penser qu'Alexis Vuillermoz va prendre la grosse tête. « Je reste humble, car je manque d’expérience. Je m’inspire de ceux qui ont de l’expérience dans l’équipe. J’apprends le métier de coureur cycliste ».