De notre envoyé spécial à Fougères,
Et de 26 pour le « Cav » ! Mark Cavendish a encore remporté au sprint une victoire sur le Tour de France. Mais celle-là, il l’a attendue. Le Britannique était frustré par la domination d’André Greipel, double vainqueur d'étape depuis le début de cette Grande Boucle 2015. Il s’est cette fois vengé en devançant l’Allemand dans les rues de Fougères, après une 7e étape longue de 190,5 kilomètres. Le Slovaque Peter Sagan a fini 3e.
« Il fallait vaincre mon impatience »
Comme toujours, après la pluie vient le beau temps. Et Cavendish a profité d’une journée sèche et chaude entre la Normandie et la Bretagne pour retrouver le sourire. Son impatience était connue de tous, il a remis les pendules à l’heure. Le « Cav » s’est rebiffé après avoir encaissé pas mal de critiques. On le disait moins rapide, plus dans le coup. Mais on n’enterre pas un des meilleurs sprinteurs du monde aussi facilement. « Lors des deux premiers sprints de ce Tour, l’équipe avait bien travaillé pour moi. Mais j’étais peut-être trop anxieux. Aujourd’hui, il fallait vaincre mon impatience », raconte le vainqueur du jour.
A en croire son manager Patrick Lefevere, toute l’équipe croit toujours en lui. « Si certaines personnes disent que sa carrière est fini, nous on le supportera jusqu’à Paris, lance Lefevere. Tant pis pour ceux qui ne connaissent pas le cyclisme. Il a fait une erreur à Zélande (première arrivée au sprint de l'édition 2015, ndlr) et il était triste. Maintenant il va casser la baraque ». Et Patrick Lefevere le voit « gagner encore 10 étapes ». Humour Belge de circonstance.
« Il ne voulait pas perdre ce sprint. C’est un gagnant et il sait comment faire », explique Mark Renshaw, son dernier poisson pilote dans les sprints. L’Australien qui partage la chambre de Cavendish sur ce Tour avait hâte de le voir gagner pour éviter toutes tensions entres ces « deux amis » .
Devancé par Hinault et Merckx aux victoires d'étape
« On a roulé toute la journée et c’est une belle récompense. Cavendish voulait vraiment gagner après sa quatrième place à Zélande. Il devait prouver qu’il n’a rien perdu de son talent et de sa pointe de vitesse », appuit le Belge Julien Vermote.
« Si tu connais les Belges, ils ne vivent que pour le cyclisme. Notre équipe est une petite communauté et c’est un plaisir d’être avec des gens qui partagent la même passion que toi », lâche Cavendish pour qui une victoire d’étape sur le Tour de France est toujours énorme. Voilà deux ans qu’il piaffait d’impatience. Maintenant, toute l’équipe devrait fêter son succès en pensant à Tony Martin. L'Allemand avait dû abandonner son Maillot jaune jeudi soir après une chute dans les rues du Havre.
Grâce à ce succès, Cavendish est désormais le troisième coureur à avoir remporté le plus de succès d’étapes sur le Tour de France. Il est encore devancé par le Français Bernard Hinault (28) et le Belge Eddy Merckx (34), deux anciennes gloires du cyclisme.
Ce 10 juillet 2015 a également souri à un autre Britannique. Christopher Froome a conservé un Maillot jaune de leader au classement général qu’il avait pourtant refusé d’endosser au départ, à Livarot. Le vainqueur de l’édition 2013 voulait ainsi faire preuve de respect à l’égard de Tony Martin. La Grande-Bretagne peut ce soir être fière des ses coureurs...