De notre envoyé spécial au Havre,
La chaleur insupportable d’Utrecht, l’énorme chute entre Seraing et Huy, la pluie et les pavés auraient pu fatiguer très rapidement physiquement et mentalement le jeune garçon. Sauf qu’il a un moral d’acier et des jambes de feu… Et il est même heureux de répondre aux nombreuses sollicitations médiatiques. C’est dire…
Venu au Tour pour découvrir
Mais n’allez pas lui demander s’il a des ambitions particulières pour cette édition. « J’aborde mon premier Tour de France sans stress. Si je perds du temps sur une étape, ce n’est pas grave. Je vis au jour le jour et je veux en profiter. Je suis venu ici pour découvrir le Tour, le finir en arrivant entier à Paris », lance le Breton, vainqueur du Tour de l’Avenir en 2012 qui avait mis en dans sa musette le classement des sprinters et de la montagne. Durant ces trois semaines de juillet, Barguil est là pour apprendre, rien de plus.
On a découvert Warren Barguil lors du Tour d’Espagne 2013. Il a crevé l’écran en se classant 8e au général et en remportant deux victoires d’étape.
Warren Barguil, un jeune qui ne tient pas en place, en a pris plein les yeux depuis le départ d’Utrecht. « Ce qui m’étonne le plus, c’est le public qu’il y a autour de nous et la vitesse de la course. On est à fond toute la journée. En plus, tout le monde freine au dernier moment. Chaque coéquipier veut protéger son leader. Cela provoque des situations limites », raconte-t-il.
« Tant que la ligne n’est pas passé, je donne tout »
En parlant du public, Barguil pointe la dangerosité des spectateurs massés sur le bord de la route. La foule qui était présente aux Pays-Bas lui a fait « très peur ». Sans compter ces nouveaux adeptes du « selfie », comme lui... Mais il a une nature à positiver les choses et se sert de tous ces encouragements pour se transcender. « Tant que la ligne n’est pas passé, je donne tout », disait-il récemment à Vélo Magazine. « Quand j’ai un objectif, je pense à tous les sacrifices que j’ai faits avant », ajoutait-il.
Très élogieux envers son coureur, Christian Guiberteau, son directeur sportif, reste prudent : « Le Tour c’est une autre dimension, il ne faut pas s’enflammer, explique-t-il. Il doit rester concentré, mais sans pression. Il faut attendre encore un peu. Le classement général, ce n’est pas d’actualité. Mais à l’avenir, il pourrait être capable de rentrer dans les dix premiers ».
Warren Barguil pour qui le vélo est « un jeu », a déjà eu l’occasion de serrer la main du Roi des Belges et du grand Eddy Merckx pour ses premiers jours du Tour. A ce rythme là, il devrait avoir une belle collection de souvenirs à l’arrivée à Paris le 26 juillet.