De notre envoyé spécial en Turquie,
Après un repos forcé pour cause de maladie, Mark Cavendish a choisi la Turquie pour faire son retour à la compétition. Souvent bougon et impoli, le Britannique est l’attraction de cette 50e édition. Pourtant, le public turc ne le connaît pas vraiment. Il a juste suffit que les médias le présentent comme un des meilleurs sprinteurs du monde pour qu’il attire les badauds au départ et à l’arrivée des étapes. Ici, personne n’a idée de ses frasques. Mark Cavendish, c’est un style.
Arrogant, égocentrique, démonstratif et brutal
Le vrai suiveur, lui, a pas mal d’anecdotes à raconter à propos de l’ancien champion du monde. Un collègue néerlandais qui a tenté de l’interviewer lors du dernier Tour de Dubaï en a pris pour son grade. Trois étapes de suite, Mak Cavendish a dû s’incliner face à l’Allemand Marcel Kittel. Il a eu droit à un « va te faire f… » deux jours de suite, et à « j’ai pas à te parler aujourd’hui, j’ai pas fait le sprint ». On dit de Cavendish qu’il est arrogant, égocentrique, démonstratif et brutal.
Mais c’est aussi un homme qui peut montrer un autre visage. En 2010, lors du Tour de France, il se présente à Rotterdam avec la ferme intention de gagner des étapes mais aussi de remporter son premier maillot vert. Seulement, il chute dans le final de la première étape. Il lui faut attendre la cinquième étape pour enfin lever les bras à Montargis. Mark Cavendish est ruisselant de larmes sur le podium au moment d'aller chercher son bouquet et répond gentiment aux journalistes qu’il adore humilier le plus souvent. Cavendish est-il un pseudo « bad boy » ou joue-t-il un personnage ? En 2010, il est exclu du Tour de Romandie pour avoir gratifié le public de deux doigts en forme de V, l’équivalent du bras d’honneur en Grande-Bretagne.
On ne dérange pas le « Cav » en conférence de presse
Lors de sa première victoire en Turquie, Mark Cavendish était aux anges. Sur la ligne d’arrivée, il a étreint tous ses coéquipiers avant de se prêter au protocole où il a, en guise de cadeau, reçu un régime de bananes. Ça ne s’invente pas. Et quand un journaliste turc lui a demandé si cela lui faisait plaisir, il a répondu du tac au tac : « Je n’aime pas les bananes ». Hilarité générale.
« Je ne vois pas en quoi dire la vérité peut être un signe d'arrogance. Mais les gens peuvent penser ce qu'ils veulent de moi. Je m'en fous », reste une des célèbres saillies de l’homme de l'île de Man. Quelques minutes plus tard, un autre journaliste a tenté de se frayer un chemin et regagné sa place dans le camion qui sert de salle de presse. Cavendish s’est tout bonnement arrêté de répondre, fusillant du regard l’homme en question. On ne dérange pas le « Cav ».
« C’est ma première visite en Turquie, mais ma mère y passait régulièrement ses vacances », a confié l’homme aux 25 victoires sur le Tour de France. On ne sait pas si Cavendish reviendra en vacances en Turquie, mais il à d’ores et déjà réussi a conquérir le cœur du public. Avant de recevoir son deuxième bouquet, il a lancé des clins d’œil à cinq jeunes filles qui le regardaient se faire débarbouiller torse nu par son soigneur. Les demoiselles semblaient concquises. La Turquie découvre Cavendish et ils sont des dizaines de gamins à espérer avoir un autographe.
Une situation qui tranche avec le Tour de France 2013 où il avait été copieusement sifflé et arrosé d’urine durant le contre-la-montre au Mont Saint-Michel. La veille, lors du sprint de Saint-Malo, un contact entre Cavendish et le coureur de l’équipe Argos Tom Veelers, le poisson-pilote de Marcel Kittel, avait envoyé le Néerlandais à terre à 400 mètres de la ligne. Cavendish ne fait pas toujours l’unanimité dans les pays où le cyclisme est populaire.