RFI : Vous avez décidé de reconduire quasiment la formation alignée face à l’Ecosse, notamment la même charnière. Avez-vous hésité ?
Philippe Saint-André : Même si Morgan (Parra) a fait une bonne rentrée, Rory (Kockott) a produit des choses intéressantes pour sa première titularisation. Il mérite, avec Camille Lopez, de continuer. On a choisi de garder la même équipe car on croit en nous. Il faudra amener cependant encore davantage de combat et d’intensité que la semaine dernière, mais aussi plus de justesse technique. On se doit d’être plus efficace près des zones de marque pour faire un grand match samedi.
Mais en conservant cette équipe (hormis Menini blessé et remplacé par Ben Arous) après un match médiocre, ces joueurs titularisés jouent-ils gros avant le Mondial ?
Ce match est important avant tout pour ce Tournoi. Gagner à l’extérieur, chez une grosse nation, cela nous ferait du bien mentalement. La semaine dernière, les joueurs ont énormément osé. Il y a eu beaucoup de choses positives, même si on sait que l’on doit progresser. On ne doit pas lâcher le ballon à un ou deux mètres de la ligne. Mais ce groupe a eu une semaine de plus pour bien travailler et être efficace.
Depuis le début de votre mandat, vous peinez à vous imposer à l’extérieur. Ces trois déplacements à venir sont-ils déterminants ?
On va déjà se concentrer sur celui-ci, en Irlande, qui l’est vraiment. Mais on se prépare aussi pour la Coupe du monde puisqu’on retrouvera ces Irlandais dans notre poule. Les joueurs ont confiance en eux. Lors de nos trois dernières confrontations, il y a eu deux matchs nuls (17-17 en 2012 à domicile, 13-13 en 2013 à Dublin) et une défaite de deux points (20-22, l’an passé au Stade de France). On s’aperçoit que l’écart n’est pas si énorme que ce que les gens croient. On va se préparer en vrais compétiteurs pour réaliser un match de qualité.
Quelle est la clef de cette rencontre ?
Il va falloir être précis, bons en conquête, ambitieux, bien défendre. Les Irlandais ont remporté le Tournoi l’an passé et tout le monde affirme que ce sont les grands favoris de la compétition. C’est une équipe disciplinée qui ne concède que huit pénalités par match et qui arrive à marquer rapidement lors de ses temps forts. La semaine dernière, ceux qui sont rentrés nous ont ramené une plus-value. On a énormément de puissance sur le banc.
La dernière victoire de l’Irlande face à la France, sur ses terres, remonte à 2009 au stade de Croke Park. Finalement, ne serait-ce pas la France qui est favorite ?
(Il rit) Je suis content de l’entendre ! Ils viennent d’enchaîner huit victoires d’affilée et ont grimpé à la troisième place mondiale. On respecte toutes les équipes, mais on n’a peur d’aucune. On y va avec beaucoup d’ambitions. Il va falloir être disciplinés, féroces dans chaque impact, forts dans les duels. Les vingt première minutes vont être importantes.
Le XV de départ: Spedding - Huget, Bastareaud, Fofana, Thomas - (o) Lopez, (m) Kockott - Le Roux, Chouly, Dusautoir (cap) - Papé, Maestri - Slimani, Guirado, Ben Arous.
Remplaçants: Kayser, Atonio, Debaty, R. Taofifenua, Goujon, Parra, Tales, Lamerat.