RFI : A quelques mois de la Coupe du monde, ce Tournoi des Six Nations a-t-il une saveur particulière ?
Mathieu Bastareaud : Le Tournoi des Six Nations reste un événement à part. Mais c’est vrai qu’avec cette Coupe du monde, c’est un peu plus particulier. Je ne pense pas que l’on ait une pression supplémentaire, mais ce serait bien de réaliser une bonne compétition, de la gagner tout simplement. Il faut être ambitieux, même si ce ne sera pas facile avec trois déplacements (en Irlande, Italie et Angleterre) difficiles à effectuer. Mais on a besoin de prendre de la confiance et d’avoir des certitudes avant de se lancer dans cette grande aventure.
La tournée d’automne a été plutôt prometteuse avec deux victoires dont ce succès contre l’Australie. Malgré la défaite face à l’Argentine, vous êtes-vous rassurés ?
Oui, elle nous a fait du bien. On a vu que l’on pouvait rivaliser avec des nations majeures, comme l’Australie. Mais c’est dommage, on n’a pas réussi à valider cette victoire face aux Argentins, c’est le gros point noir. Le groupe s’est resserré, il y a de moins en moins de places à prendre. On connaît à présent les erreurs à ne plus reproduire, notamment contre l’Ecosse.
Philippe Saint-André vise le titre mondial. Avez-vous déjà cet événement en tête ?
On est en plein dedans, la course est lancée depuis le 1er janvier. Mais chaque chose en son temps, même si je ne peux occulter cette Coupe du monde en fin d’année. Notre premier obstacle, ce sont les Ecossais. Il faut prendre les matchs les uns après les autres.
Il n’y a donc pas de place pour le rêve en ce moment ?
On a toute la vie pour rêver (il rit) ! Il faut rester concentré sur l’Ecosse et sur le Tournoi en général.
L’Ecosse a longtemps été considérée comme une nation mineure du rugby. Mais en novembre, elle a dominé les Argentins. Les Ecossais sont-ils montés d’un cran ?
Il n’y a plus de grandes ou de petites équipes. On a tous vu leur performance face aux Argentins. Ils avaient même rivalisé avec les Néo-Zélandais durant plus d’une heure. L’arrivée de Vern Cotter (ex-coach de Clermont) leur a fait du bien, on voit l’évolution. On sait contre qui on va jouer. A nous, à la maison, d’imposer notre jeu, notre volonté.
Une victoire serait un bon tremplin ?
Il faut tout faire pour que ce Tournoi soit beau. On a la chance de commencer à la maison, c’est un avantage. Le niveau de l’adversaire, ce n’est pas important. Tout dépend de notre envie, de l’agressivité qu’on mettra sur le terrain. Si on a envie de remporter ce match et de se dépasser, on gagnera.
Propos recueillis par Cédric de Oliveira