Rudy Gobert: «J'ai franchi un palier»

Décisif cet été avec l’équipe de France lors de la Coupe du monde en Espagne, Rudy Gobert vient de débuter sa seconde saison NBA avec les Jazz d’Utah. A seulement 22 ans, le pivot de 2m13 pourrait bien être l’une des révélations de l’année. Avant de viser une nouvelle médaille avec les Bleus en septembre prochain ?

Votre été a été assez chargé avec notamment votre participation à la dernière Coupe du monde. Comment vous sentez-vous au début de cette deuxième saison NBA ?
Très bien, je suis très motivé ! Physiquement, j’ai pris soin de moi. La présaison a été un peu difficile par moment, mais dans l’ensemble, je suis d’attaque !

Vos progrès ont été remarqués durant le Mondial…
(Il coupe) J’avais déjà beaucoup progressé l’année dernière, on a pu le constater en fin de saison lorsqu’on m’a laissé disputer quelques minutes supplémentaires. Mais on n’en parlait pas beaucoup. J’avais pris quelques kilos, je me sentais plus à l’aise. Ma progression est constante. Cet été, j’ai franchi un palier. C’est clair.

Vous être très attendu cette année avec les Jazz. Ressentez-vous un peu de pression ?
Je la ressens, mais je suis content (il rit) ! Pour moi, ce n’est pas vraiment de la pression, mais une opportunité. Enfin, je vais pouvoir montrer de quoi je suis capable et afficher mes progrès. C’est une bonne chose.

L’an passé, votre rôle était très limité (2,3 points et 3,4 rebonds en 10 minutes de jeu en moyenne). Etait-ce frustrant ?
Parfois, cela m’énervait. Je ne cherchais pas à en connaître les raisons. Mais avec le recul, je me dis que le staff voyait mes progrès à l’entraînement. Les Jazz comptaient sur moi pour le futur. Finalement, je n’étais pas trop inquiet. L’équipe de France m’a aidé et m’a fait gagner en crédibilité aux yeux du monde du basket.

« J’ai beaucoup appris au niveau de la constance et de la concentration »

Que vous a dit votre club à votre retour de la Coupe du monde ?
Le GM (General Manager) est même venu en Espagne me voir ! L’ensemble du staff était très content, on m’a félicité pour ma médaille de bronze. Ils m’ont dit : « Maintenant, il faut que tu réalises les mêmes performances cette année ! »

Contre l’Espagne, en quart de finale, vous avez étonné de nombreux observateurs en dominant les frères Gasol et Serge Ibaka (5 points, 13 rebonds en 23 minutes et une impressionnante défense)…
Honnêtement, je n’ai pas été étonné par ma performance. J’ai davantage été surpris par notre succès collectif. Ça, c’était exceptionnel ! On a défendu comme des chiens durant toute la rencontre, on a tous été solidaires. Mais, personnellement, je suis capable de rééditer ce type de match. J’ai fait très peu d’erreurs. J’ai beaucoup appris au niveau de la constance et de la concentration.

Attendez-vous impatiemment de retrouver ces mêmes intérieurs espagnols durant la saison NBA ?
Pas vraiment. Je ne me focalise pas contre eux. Battre l’Espagne, j’en rêvais depuis longtemps. Mais je les apprécie beaucoup, j’ai beaucoup de respect. Je vais essayer de les dominer, forcément, mais je me concentre surtout sur moi.

Avez-vous ramené votre médaille de bronze aux Etats-Unis ?
Elle est à côté de moi, posée une étagère ! Je la regarde de temps en temps et je me dis que ce n’est pas la dernière. J’ai déjà gagné des médailles avec les jeunes mais ce n’est pas comparable.

« La bague NBA, le rêve ultime »

Quel est votre objectif personnel cette saison ?
Aider Utah à gagner ! Je suis énervé car on ne nous respecte pas, on ne nous prend pas au sérieux. Personne ne mise sur nous, mais j’espère que l’on va progresser. On peut accrocher une place pour les play-offs.

Vos performances seront scrutées avec attention. Les places risquent d’être chères pour participer à l’Euro 2015 qui se dispute en France en septembre prochain…
L’Euro, j’y pense déjà ! J’ai hâte et envie d’y être ! Je n’envisage même pas le contraire. Mais il faut que je me concentre sur les Jazz avant de penser à un titre avec l’équipe de France.

Serait-ce plus fort qu’un titre NBA ?
C’est différent. Avec les Bleus, c’est inoubliable, génial, mais le titre NBA symbolise une saison entière. Décrocher la bague (chaque joueur qui remporte le titre reçoit une bague), c’est le rêve ultime. Le monde entier nous regarde. C’est la NBA, c’est Michael Jordan !

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