Le bel été d’Evan Fournier va-t-il se prolonger ? Auréolé d’une médaille de bronze aux Championnats du monde en Espagne, une première historique pour les Bleus dans cette compétition, le jeune basketteur de 21 ans s’apprête à reprendre la saison de NBA avec ses nouvelles couleurs. Avec le maillot du Magic d’Orlando sur les épaules, Evan Fournier pourrait atteindre un nouveau palier dans le championnat américain, dans l'une des franchises les plus jeunes.
Une opportunité pour jouer plus
En progression constante depuis son arrivée en NBA (8,4 points, 2,7 rebonds de moyenne l’an dernier), Evan Fournier devrait avoir plus de responsabilités cette saison au sein de l’effectif du Magic. Le 29 octobre, date de ses 22 ans, il débutera face aux New Orleans Pelicans sa troisième saison aux Etats-Unis. « C’est une opportunité pour lui d’avoir du temps de jeu dans une équipe plus exposée médiatiquement, qui peut atteindre les plays-offs, confie à RFI Fabrice Canet, président du club de Charenton (banlieue parisienne) où Evan Fournier a commencé le basket en poussins. Quand on est dans une équipe de jeunes, il y a moins la concurrence avec les stars et il y a surtout moins de pression. » Evan Fournier a eu déjà pas mal de temps de jeu lors des rencontres de préparation, avec une moyenne de 26 minutes par match.
« C’est un véritable joueur de basket. Vous vous sentez à l’aise quand il a la balle et sur demi-terrain, vous êtes sûr qu’il va prendre la bonne décision. Durant les entraînements, il a montré qu’il pouvait tout faire : driver, shooter à mi-distance et même à longue distance. Il a montré qu’il comprenait très vite le jeu », a récemment dit son nouvel entraîneur Jacques Vaughn. Fournier devrait rester au moins deux ans à Orlando, même s'il n'a signé que pour une saison. En Floride, l’arrière sera en concurrence avec le vétéran Ben Gordon, pour remplacer Victor Oladipo en sortie de banc. À Denver, la saison dernière, il a montré toutes ses qualités offensives (avec un pic à 27 points en février), tout en gommant son principal défaut, l'inconstance. Une critique qui l’avait empêché de jouer l’Euro 2013 avec les Bleus. « Evan Fournier est un joueur qui représente, avec Léo (Westermann) et quelques autres, l'avenir du basket français », avait dit le sélectionneur des Bleus avant la liste finale où ne figurait plus Fournier. A l’époque, Vincent Collet le jugeait encore un peu tendre et avait choisi Charles Kahudi, considéré comme plus agressif.
George Karl : « Il a la confiance et le courage »
Pour sa première campagne chez les Bleus, Fournier a montré qu'il avait du talent. « Il facilite le jeu et fait le choix simple et juste, il ne force pas », raconte Jacques Vaughn qui était venu le voir en Espagne. Lors du dernier Mondial, on a comparé Fournier au Franck Ribéry du Mondial 2006. Un joueur capable de booster l’équipe et de prendre feu à tout moment. En 2013, la presse américaine avait même comparé Fournier à Manu Ginobili, l’ailier star de San Antonio. « Evan n’a pas la vitesse de Manu, mais il a cette sorte de dureté comme lui. Il a la confiance et le courage. Il n’a peur de rien », avait dit George Karl, l’entraîneur de Denver.
En France, Evan Fournier a d'abord évolué dans le club de Nanterre, en Pro B, lors de la saison 2009/10 avant de rejoindre Poitiers, en Pro A, où il a joué deux saisons et fut élu à deux reprises meilleur espoir du championnat. « C’est quelqu’un qui avait de l’ambition dans le bon sens du terme. Il veut gagner et connaît la valeur du travail. Il peut avoir un bel avenir », explique Fabrice Canet. Il ajoute : « Je ne sais pas si ce sera un grand champion, mais c’est un bon basketteur. Il faut être patient, il est très jeune. »
Vingt-et-unième Français de l'histoire à avoir été drafté par un club NBA, Evan Fournier savait que son arrivée chez les Denver Nuggets n'était pas une fin en soi. Avec Orlando, l’aventure continue.