Désormais, il va falloir compter sur lui. Après un titre de champion du monde acquis au Brésil en août dernier, Loïc Pietri revenait sur le devant de la scène. Au Japon, terre ancestrale de judo, le jeune homme de 23 ans a fait son grand retour à l’occasion du Grand Slam de Tokyo, l’un des plus prestigieux tournois au monde avec celui de Paris.
La notoriété viendra avec les titres...
Contrairement aux deux fers de lance de l’équipe de France, Teddy Riner et Ugo Legrand, le judoka qui s’entraîne à l’Insep depuis 2009 n’est pas très connu du grand public. Pourtant, c’est la première fois que la France ramenait deux titres de champions du monde dans une même compétition. Mais avec son sixième titre, Teddy Riner avait trusté la Une des médias. Loïc Pietri s’était contenté de quelques apparitions… « Ok, on ne me reconnaîtra peut-être pas dans la rue, mais mon statut a changé pour toujours. Ça a changé ma vie », avait avoué à son retour de Rio le dixième champion du monde français.
Il faut admettre que cette médaille d'or avait surpris tout le monde. Non pas que Loïc Pietri n’en était pas capable, mais plutôt parce que ce titre suprême était arrivé assez tôt dans sa carrière. « Même lui a été surpris », dit volontiers à RFI Stéphane Frémont, le responsable des équipes de France masculines.
Pourtant, son palmarès en junior prouve que le garçon avait du potentiel. En 2009, il s’offre le titre de champion de France, champion d'Europe et champion du monde dans la catégorie junior. À 6 ans, le gamin de Nice avait commencé le judo avec comme entraîneur, un père ancien international de judo et vainqueur du Tournoi de Paris, Marcel Pietri. « C’est un athlète engagé qui sait là où il a envie d’aller. Il veut désormais glaner tout ce qu’il y a à glaner », commente Stéphane Frémont.
Désormais l'adversaire numéro 1
« Le souvenir que je garde de mon titre à Rio, c’est le moment où je me suis retrouvé dans ma chambre d’hôtel, après le combat. Je me suis posé et je me suis dit : « Wahoo, je suis champion du monde ! » Ca fait bizarre parce que c’est la fin d’un rêve. On y est arrivé et pourtant, il faut retrouver de nouvelles motivations pour repartir », raconte Loïc Pietri à notre confrère du quotidien Le Monde.
Désormais, Loïc Pietri va focaliser tous les regards. « Une fois que vous êtes champion du monde, vous êtes l’homme à abattre dans toutes les compétitions », explique Stéphane Frémont. Mais le judoka est bien entouré et surtout, il s’est très bien intégré au groupe France.
Il a également une vie riche et s’épanouit en dehors du judo. « C’est un athlète qui s’intéresse à beaucoup de choses. Il peint, il dessine et il adore le contact avec les autres. Il n’est pas centré sur lui et il est ouvert à la vie », ajoute le responsable des équipes de France masculines.
À Tokyo, Loïc Pietri a continué son bonhomme de chemin. Mais cette fois, ils étaient beaucoup à jeter un coup d'œil particulier sur la nouvelle pépite du judo français. Qui ne rêve que d'une chose : un retour gagnant à Rio lors des JO 2016...
Loïc Pietri a décroché la médaille d’argent des moins de 81kg lors de la deuxième journée du Grand Chelem de Tokyo, samedi 30 novembre. Il est passé à côté du premier Grand Chelem de sa carrière. Après avoir traversé son demi-tableau sans encombre avec des victoires par ippon sur le Coréen Hong et sur l’Américain Stevens, le Français s’est incliné en finale face au jeune Japonais Nagase par ippon, tombeur notamment du Géorgien Avtandil Tchrikishvili, le médaillé d'argent des Mondiaux de Rio.