Mondiaux de judo : Ugo Legrand sera-t-il «l'homme de Rio»?

L’équipe de France de judo s'envole pour Rio avec l’intention de revenir encore plus forte que lors des JO 2012 et des derniers championnats du monde. A partir du 26 août et jusqu’au 1er septembre, Teddy Riner, Lucie Décosse ou encore Priscilla Gneto seront à l’attaque, malgré des ennuis physiques plus ou moins graves. Sans oublier Ugo Legrand, lui aussi blessé, qui court après son premier titre mondial.

On l'avait quitté une médaille de bronze autour du cou. A Londres, aux Jeux olympiques, Ugo Legrand, favori de sa catégorie (-73kg), avait terminé sa compétition finalement satisfait, malgré sa désillusion en quart de finale face au Néerlandais Dex Elmont. « Après les Jeux de Londres, j’ai eu de gros doutes quant à ma volonté de continuer. Je pense que si j’avais été champion olympique... Bref, maintenant c’est du passé. »

« J’ai toutes les armes pour le faire »

Revoilà donc Ugo Legrand tout sourire à l’Insep (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), à quelques jours des Mondiaux de judo. Comme son arrière-grand-père, vice-champion du monde de lutte gréco-romaine, son grand-père triple champion du Maroc de judo et son père professeur de judo, le jeune homme continue à perpétuer la tradition familiale.

Si sa médaille de bronze en moins de 73 kg a déjà trouvé sa place aux côtés de celles de son arrière grand-père, le judoka est désormais focalisé sur un premier titre mondial. « A chaque fois que je m‘engage sur une compétition, j’essaye de la gagner. Je ne pense pas mentir en disant que je peux être champion du monde. J’ai toutes les armes pour le faire : le mental et l’expérience. »

Mails il y a un problème de taille : Ugo Legrand s’est blessé à un genou le 12 août lors du stage de préparation à Bourges. « Je ne peux pas faire de judo pour le moment. Cela ne me dérange pas, je crois que je suis prêt. Mes stages ce sont bien passés et ce n’est pas très grave », lance-t-il. Chez Ugo Legrand, c’est devenu presque une marque de fabrique. Avant chaque grand rendez-vous, il doit faire face à un pépin physique...

« A partir du moment où il n’est pas inquiet, tout va bien »

« J’ai l’habitude de me blesser avant les grands évènements. Ça doit être psychologique. Il y a un truc. Du coup je m’arrête plus tôt que les autres et je fais du jus. Ça me va bien en fait », s’amuse-t-il. Serait-ce une nouvelle recette pour le judo français ? « Ça ne peut pas marcher avec tout le monde, mais avec moi, pour l’instant ça marche ». Le rire d’Ugo Legrand en dit long sur la confiance qu'il affiche avant ce nouveaux rendez-vous. Surtout, sur ce manque de pression. Une autre de ses qualités, même s’il ne s’envole pas pour Rio plein de certitudes. « A partir du moment où il n’est pas inquiet, tout va bien », dit Stéphane Frémont, l’entraîneur des garçons.

« J’ai toujours été un peu comme ça. Il n’y a que les championnats qui m’excitent. Je n’ai pas de pression. Je ne pense jamais à ce qui s’est passé avant, pour moi, chaque compétition est nouvelle. J’y vais pour gagner à chaque fois. Même si j’ai des médailles derrière moi, j’essaye de ne pas trop y penser. Je ferai le bilan quand je mettrai un terme à ma carrière. » Ugo Legrand, champion d’Europe 2012, continue ses explications dans un calme olympien.

« Je vais serrer les dents avec un genou en patate. J’irai avec un strappe. » Comme chaque année, Ugo Legrand veut donc ajouter une pierre à l’édifice de sa carrière. Et à Rio, il va tenter d’obtenir ce premier titre majeur tant attendu.

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