Voilà six ans que Teddy Riner survole sa discipline. Avec son titre olympique et ses cinq titres mondiaux, le Guadeloupéen était déjà au nirvana du judo. A Rio, avec cette nouvelle médaille d'or, il entre dans l’Histoire.
« J’ai tout pour moi »
Teddy Riner, 24 ans, était venu chercher un sixième titre mondial à Rio, là où, en
2007, il avait été sacré pour la première fois de sa carrière champion du monde
à seulement 18 ans. Depuis, il est resté invaincu en championnats du monde
(2009, 2010, 2011). Il détient en plus un titre mondial en toutes catégories, décroché en 2008.
« J’ai des bonnes sensations, j’ai tout pour moi. Je termine ma préparation tranquillement. J’ai surtout rattrapé le temps perdu avec trois entraînements par jour », avait-t-il tenu à préciser quelques jours avant de se rendre au Brésil. Il avait surtout l’air très serein, malgré une année 2013 assez compliquée. « Ce n’est pas mon année et j’ai quand même réussi à m’imposer. C’est vrai, après une année olympique, on est plus dans la douleur », lançait le géant des tatamis au micro de RFI.
« J'ai su faire ce qu'il faut. Il faut savoir se mettre dans le rouge, croire en soi, avoir beaucoup d'envie et vouloir prendre beaucoup de plaisir dans une compétition comme celle-ci. (...) Je n'avais pas de pression, je savais ce qu'il fallait faire, je l'avais déjà fait auparavant », a-t-il déclaré au micro de BeInSport juste après son combat.
Lors de cette dernière journée des épreuves individuelles, Riner a apporté la 2e médaille d'or à la France, qui compte 7 breloques au total, et lui permet de terminer deuxième du classement des nations derrière le Japon.
« Je suis abonné à l’or et j’aime ça »
Après sa victoire aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, Teddy Riner avait eu du mal à se remettre au travail. « Plus les années vont passer, plus ce sera difficile. » Il avait raconté avoir pris du temps pour s’occuper de lui. Après de longues vacances, sans aucune privation, il avait pris plus de 20 kg au moment de se remettre en selle, en novembre 2012. Si les répercussions n'ont pas été dramatiques pour lui, il a quand même souffert d'une pubalgie fin avril 2013 lors des Championnats d'Europe à Budapest, où il a gagné, avant de se blesser à l'épaule gauche début juillet en stage. Mais l’homme a des ressources.
Et quand on lui a posé la question de savoir s’il envisageait de revenir du Brésil bredouille, il avait lâché : « Je suis abonné à l’or et j’aime ça. J’ai toujours très envie. J’ai encore beaucoup de chose à faire dans ce sport et gagner encore. »
A tel point que le plus grand judoka français n’envisage pas de ranger son kimono avant... 2020. « J’irai jusqu’en 2016 (aux JO de Rio, ndlr), voire en 2020, si mon corps et ma tête suivent », avait-il prévenu avant ce nouveau sacre à Rio, là où tout a commencé pour lui. La puissance de Riner est tellement énorme qu’on se demande qui va bien pouvoir le renverser. La force du Français est son kumikata (la saisie de l'adversaire). Il lui suffit de poser les mains sur l'autre et là, personne ne peut lui résister.
« Je veux marquer l’Histoire de mon sport », avait-t-il récemment avancé. C’est fait.
Palmarès:
. Jeux Olympiques:
+100 kg: 1er (2012), 3e (2008)
. Championnats du monde:
+100 kg: 1er (2007, 2009, 2010, 2011, 2013)
Toutes catégories: 1er (2008), 2e (2010)
Championnats d'Europe: 1er (2007, 2011, 2013)
Champion du monde juniors 2006 et 2008
Champion d'Europe juniors 2006