Affaire Armstrong: des réactions plus ou moins mitigées

Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps pour que les langues se délient après l’annonce de la déchéance des sept victoires sur le Tour de France de Lance Armstrong. L’Union cycliste internationale (UCI) a finalement décidé de suivre les recommandations de l’agence anti-dopage américaine (USADA). Une décision qui implique le remboursement des gains engendrés par ces victoires dans le Tour.

Invité sur les plateaux des différentes chaînes de télévisions qui couvraient l’évènement, Christian Prudhomme, l’actuel directeur du Tour de France, s’est enfin exprimé. Lui qui attendait que l’UCI prenne en main le dossier Armstrong avant de donner son opinion estime qu’« il faut également punir l’entourage du coureur. (…) Il faut bien se dire que ce n’est pas le coureur seul (qui est impliqué), il faut regarder l’entourage (…). Il faut que les condamnations aillent au-delà des condamnations pour le champion».

« C’est l’histoire d’un vrai talent qui s’est fourvoyé, champion du monde à 21 ans, qui dominait tout le monde dans le triathlon et qui a joué avec le feu », a-t-il indiqué. « Dans le rapport de l’USADA, il y a une double mise en cause : la mise en cause d’un système et la mise en cause d’une époque », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Ces années sombres doivent être marquées par l’absence de vainqueur. »

Pour le président de la Fédération belge de cyclisme : « Si on a lu le dossier, c’est le seul verdict logique dans cette affaire (…). Depuis un bout de temps, l’UCI est accusée de toutes parts, sans doute à tort. Il est à présent important qu’elle retrouve la confiance de tous. De nouvelles mesures contre le dopage sont également nécessaires. Certains médecins dans le peloton doivent être bannis. De cette manière, le cyclisme pourra prendre un nouveau départ. »

« Que toute l’UCI démissionne »

Une analyse partagée par l’ancien coureur cycliste espagnol, Oscar Pereiro. Ce dernier, contrôlé positif à deux reprises sur le Tour 2006, avait ensuite été blanchi sur présentation de certificats médicaux. Selon l’Espagnol, « si les accusations des anciens compagnons de Lance se révèlent exactes, comme quoi on les appelait pour les prévenir des contrôles, eh bien l’UCI aussi est mêlée ». Avant de réclamer « que toute l’UCI démissionne ».

Le vainqueur de 2006 estime que « la sanction est cohérente d’un côté, mais triste de l’autre parce qu’elle démontre que son système ne fonctionne pas. Ca me rend très triste pour ce sport qui m’a tout donné ». Et de conclure : « Après tant d’années et avec plus de dix millions d’euros gagnés, le fait qu’Armstrong soit sanctionné à partir de témoignages d’anciens coéquipiers et non à travers d’autres preuves est très frustrant. »

Si Oscar Pereiro se montre critique envers celui qui a trusté les victoires pendant sept ans, ce n’est pas le cas d’un autre coureur, le Français Laurent Jalabert, qui a été dans les pelotons avec Armstrong. Vainqueur du maillot à pois en 2001 et 2002 sur la Grande Boucle, le Français estime qu’il est « difficile pour l’UCI de réagir autrement », mais que cette décision ne change pas son opinion : « Quoi qu’il en soit, c’est un immense champion, il avait un talent énorme. Il a pu prendre quoi que ce soit, des coureurs de son niveau, il n’y en avait pas tant que cela. »

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