La dernière personne en date à avoir communiqué sur l’affaire n’est autre que le Français Cédric Vasseur, qui fut coéquipier de Lance Armstrong en 2000 et 2001. Il a salué dimanche 14 octobre le « travail fantastique » des enquêteurs tout en qualifiant l'affaire de dopage tournant autour de l'Américain de « tragédie pour le monde du cyclisme ». « Pour information, j'ai déjà, de longue date, répondu aux questions des enquêteurs américains et français qui ont accompli un travail fantastique que je salue et qui permettra d'identifier tous les fautifs », a déclaré à l'AFP l'ancien maillot jaune du Tour de France 1997.
« Inutile de rappeler que je n'ai rien à voir dans cette organisation à qui je dois fort probablement ma non participation au Tour 2001, qui s'élançait de Dunkerque, ainsi que mon éviction de l'équipe », a précisé l’ancien cycliste qui durant son passage chez l'US Postal, avait été écarté du groupe organisé autour d'Armstrong pour le Tour de France 2001, qui partait de Dunkerque près de chez lui. En colère, le public nordiste avait alors sifflé Lance Armstrong lors de la présentation des équipes.
Le président actuel de l'Union cycliste internationale (UCI), Pat McQuaid s'est quant à lui exprimé le samedi 13 octobre alors qu'il était en déplacement sur le Tour de Chine. « Il s'agit d'un grand préjudice pour l'image de notre sport ».
Mais le président se veut rassurant en ajoutant que le « sport cycliste va très bien ». Toutefois, le président de l'UCI s'est refusé à rentrer dans les détails de l'affaire Armstrong. Il a juste ajouté qu'en raison de la lutte antidopage accrue, « le cyclisme avait évolué depuis, le peloton est complètement différent ».
« Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de vainqueur »
De son côté, la société organisatrice du Tour de France ne souhaite pas réattribuer les sept victoires de Lance Armstrong. Christian Prudhomme, directeur du Tour, s'est prononcé vendredi 12 octobre pour des lignes vierges au palmarès et veut tourner la page d'une « époque à jamais entachée ». « Ce que nous souhaitons, c'est qu'il n'y ait pas de vainqueur ».
S’exprimant pour la première fois sur cette affaire, Christian Prudhomme a évoqué une « double mise en cause », à la fois « d'un système et d'une époque à jamais entachée ». Mais l’organisateur du Tour de France n’a pas la main sur le palmarès de sa course. C’est à l’UCI de prendre cette décision.
Sans attendre la fin de la procédure, l'ancien coureur australien, Matt White, a démissionné samedi 13 octobre de son poste de directeur sportif de l'équipe Orica-GreenEdge (Australie). Il a admis s'être dopé lorsqu'il courait avec Armstrong sous les couleurs de l'US Postal.
« Après avoir avoué, je suis entré en contact avec mes employeurs et je quitterai volontairement mes fonctions au sein du programme masculin de haute performance du cyclisme australien et comme directeur sportif de GreenEdge tant que durera l'enquête », a expliqué Matt White dans un communiqué. « Je suis triste de dire que je faisais partie de l'équipe lorsque le dopage faisait partie de la stratégie de la formation », ajoute-t-il. Matt White était membre de l'US Postal de 2001 à 2003.
David Millar monte au créneau
David Millar, cycliste britannique et ancien Maillot jaune sur la Grande Boucle a demandé à l'UCI de se séparer de son ancien président Hein Verbruggen, qui était à l’époque d’Armstrong le patron de cette instance. Suspendu pour dopage et repenti, le coureur se bat désormais pour un cyclisme propre. Il a donc été assez virulent à l’égard de M. Verbruggen. Agé de 71 ans, le Néerlandais est toujours président honoraire et membre du comité directeur.
« La première étape pour l'UCI est d'écarter Verbruggen. Il n'y a aucun doute là-dessus. L'actuel président Pat McQuaid doit prendre ses distances. Cela s'est passé sous la présidence de Verbruggen et il y a pourtant eu (à l'époque) de nombreux démentis de l'UCI » assène David Millar.
« L'UCI avait toutes les données sanguines, les rapports médicaux, cela faisait partie de la culture du sport et dans les grandes courses la majorité des coureurs étaient dopés. Seule une petite minorité de coureurs obtenaient de bons résultats sans dopage », a-t-il ajouté.
En mai dernier, Hein Verbruggen avait affirmé à la télévision américaine que Lance Armstrong ne s'étaitjamais dopé. « Jamais, jamais, jamais. Je ne dis pas ça parce que c'est un ami, mais parce que c'est vrai. Je le dis, parce que j'en suis sûr ».