Travis Tygart, l’homme qui a eu la peau d’Armstrong

Si Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour de France, a perdu tous ses titres sur la Grande Boucle et a été radié à vie du cyclisme, il le doit à l'acharnement de Travis Tygart, le patron de l’Agence antidopage américaine.

Il y a six mois, Lance Armstrong se croyait définitivement à l'abri des poursuites pour dopage. Le 4 février, au terme d'une longue et couteuse campagne menée par son conseiller en communication Mark Fabiani, devenu célèbre lorsqu’il s’était occupé de rétablir l’image écornée du président Bill Clinton, le coureur obtenait que la justice fédérale américaine classe l'affaire faute de preuves.

Poursuivi pour « allégation de comportement criminel envers les lois fédérales », celui qui avait mis fin à sa carrière de coureur cycliste un an plus tôt n’avait pas ménagé ses efforts, allant jusqu’à créer un site internet pour contrer les accusations lancées à son encontre. Chargé de l’enquête fédérale, Jeff Novitzky avait fini par renoncer.

Travis Tygart, l’Eliot Ness du cyclisme

Un homme décide alors de ne pas lâcher prise. Il s'agit de Travis Tygart, le patron de l'Agence antidopage américaine (Usada). Agé comme Armstrong de 40 ans, cet avocat passionné d'éthique et aux allures de cow-boy prend l'affaire en main. Tel un Eliot Ness des temps modernes, il épluche tous les documents, il parcourt le monde à la recherche de témoignages et finit par établir un dossier accablant sur les pratiques de dopage mises en place par le coureur texan, par ses trois médecins et par son manager entre 1998 et 2011.

Un travail minutieux qui aboutit en juin 2012. Dans un courrier adressé à Lance Armstrong, Travis Tygart lui détaille les preuves qu’il a réunies contre lui, notamment des échantillons de sang incluant l’usage d’EPO, un produit dopant, et de transfusions. Après une tentative infructueuse de bloquer l’enquête de l’Usada devant la justice américaine, Armstrong, qui clame pourtant toujours son innocence, a fini par mettre pied à terre.

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