« J'ai dédié ma vie au handball depuis que je suis né. Je me bats pour mon sport et me retrouver dans cette situation est un cauchemar... » Nikola Karabatic est sorti de son mutisme via quelques lignes sur sa page facebook. Le handballeur français s’est expliqué dans la nuit du 2 au 3 octobre sur sa mise en examen dans une affaire de match truqué le 12 mai dernier, entre son club, Montpellier, et celui de Cesson.
« Est-ce que j'ai parié (de l’argent sur un score défavorable pour Montpellier à la mi-temps) ? NON je n'ai pas parié. Est-ce que ma copine a parié ? Oui. M'a t'elle mis au courant ? Oui. » Indirectement responsable, mais surement pas coupable d’avoir laissé filer un match de championnat de France pour empocher une plus-value significative : telle est la défense du double champion olympique et double champion du monde avec l’équipe de France.
Nikola Karabatic développe : « Pourquoi (sa compagne) a-t-elle parié ? Cela fait 2 ans qu'elle suit l'équipe de Montpellier, elle connaissait notre situation: nous étions déjà champion (de France), 5 joueurs majeurs (étaient) blessés et nous avions perdu à Nîmes, Cesson jouait son maintien dans une salle bouillante. Dans ces conditions notre équipe était fragilisée. »
« Nous livrer en pâture à la presse est intolérable »
Exaspéré, Nikola Karabatic s’insurge : « Pour ce qui est des accusations très graves de tricherie elles me font très mal. M'accuser de tricherie et de truquer le match, de nous livrer en pâture à la presse est intolérable ! Nous accuser moi et mon petit frère d'avoir triché alors que nous n'avons même pas joué (ce match) et nous arrêter comme des voyous... Je n'ai pas de mots... »
Nikola Karabtic va pourtant devoir fournir des explications. Ce 2 octobre 2012, il a été mis en examen avec douze autres personnes dont son jeune frère Luke Karabatic pour des faits présumés d’escroquerie par manœuvre frauduleuse aux dépens de la Française des Jeux.
Pour rappel, les paris incriminés dans cette affaire se sont élevés à 87.880 euros et ont rapporté 252.880 euros. Des montants quarante fois supérieurs à l'ordinaire et portant à 99,94% sur un score défavorable à Montpellier à la pause face à Cesson. Le seul fait de parier, en contradiction avec le règlement sportif, peut valoir à un professionnel jusqu'à six matches de suspension et 15.000 euros d'amende. Si le truquage du match est avéré, en revanche, les joueurs risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende, voire cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende en cas d’escroquerie.