Malgré la grande diversité des délégations représentées, 204 au total, les Jeux de Londres vont donner lieu à une terrible bataille entre les Etats-Unis et la Chine quant au nombre de médailles remportées. Lors des derniers Jeux olympiques (Pékin 2008), les Chinois avaient créé la sensation en détrônant leur grand rival américain en tête du classement des médailles d'or (51 contre 36).
Depuis la disparition de l’Union soviétique et les Jeux de Barcelone de 1992, jamais les Américains n’avaient vu leur leadership olympique contesté. On s’attend donc à Londres à un choc des titans entre ces deux pays. Les athlètes britanniques, qui évolueront devant leur public, visent quant à eux la troisième place. Un véritable défi quand on connaît l'appétit constant des Russes aux Jeux olympiques.
En dehors de ces nations pré-citées, l’Allemagne et l’Australie auront à coeur de figurer dans le club très privilégié des cinq meilleures nations olympiques. Enfin, il y a aussi une multitude de pays qui, à défaut de pouvoir nourrir beaucoup d'ambition, pourront s'appuyer sur quelques athlètes de renommée mondiale.
Bolt, Phelps et les autres
Prenons le cas de la Jamaïque : 14e nation aux Jeux de Pékin de 2008, elle sera représentée par l’athlète le plus connu au monde, et le plus attendu de ces JO 2012 : Usain Bolt, la « foudre » de Pékin qui avait décroché trois médailles d'or sur 100, 200 et 4x100 mètres, avec à la clé trois records du monde.
Mais cette année, sa suprématie est contestée par d’autres sprinters, en particulier son compatriote Yohan Blake, qui l'a battu sur 100 et 200 m lors des sélections olympiques jamaïcaines à Kingston, fin juin.
Les Américains aussi ont leur icône. Le nageur Michael Phelps arrive à Londres avec l’ambition d’entrer dans l’histoire. Détenteur de seize médailles olympiques, dont quatorze en or, il lui reste à monter trois fois sur la plus haute marche du podium pour devenir le sportif le plus titré de toute l’histoire des Jeux.
Ce record est détenu à ce jour par la gymnaste russe Larissa Latynina, dix-huit fois médaillée entre 1956 et 1964. Les Russes, justement, attendent, entre autres, beaucoup de la « tsarine » Yelena Isinbayeva en saut à la perche.
Parmi les valeurs sûres de la Chine, on peut citer Wu Minxia, qui, à Athènes en 2004 ou Pékin en 2008, a dominé sans partage dans la discipline du plongeon à 3 mètres. Mais en natation, c’est le nageur sud-coréen Park Tae-Hwan qui représentera le mieux son continent, fort de sa médaille d'or au 400 mètres nage libre aux JO de Pékin.
Le Royaume-Uni pourrait ouvrir son compteur de médailles dès le lendemain de la cérémonie d'ouverture des Jeux avec son champion cycliste Mark Cavendish, qui a disputé cette année le Tour de France. Il ne faut pas oublier la contribution royale lors de ces JO de la cavalière accomplie Zara Phillips, petite-fille de la Reine Elisabeth II et ex-championne du monde en concours complet.
La France est une nation de judo. Parmi ses meilleurs espoirs figure le judoka Teddy Riner, 3e à pékin mais détenteur de cinq titres de champion du monde. L’Italie peut se ranger derrière l'escrimeuse Valentina Vezzali, qui visera un 4e titre olympique en fleuret.
Cuba a aussi son grand champion olympique : le lutteur Mijain Lopez, qui essayera de conserver le titre qu’il avait décroché à Pékin. Quant à l’Espagne, qui croyait logiquement en tennis en les chances de Rafael Nadal avant que celui-ci ne déclare forfait, elle s'en remettra à son équipe masculine de basketball, championne d’Europe et vice-championne olympique en titre. Leur leader Pau Gasol sera d’ailleurs le porte-drapeau.
De solides espoirs africains pour l'or
L’Afrique n’est pas moins bien lotie pour décrocher nombre de médailles d'or, notamment en athlétisme. Le talent des Kényans s’est confirmé lors des derniers Mondiaux de Daegu en 2011, où les femmes ont gravi toutes les marches des podiums du marathon et du 10 000 mètres.
C’est encore un Kényan, David Rudisha, qui se présente aux JO de Londres comme le plus sérieux prétendant sur 800 mètres, fort de son titre de champion du monde. De toutes les disciplines composant l'athlétisme, le 800 mètres est celle qui a le plus souvent recalé les détenteurs de record du monde. « C'est pour ça que je veux le titre à Londres, pour entrer dans la légende du 800 mètres », déclare David Rudisha.
Toujours sur la même distance, côté dames, c’est la Sud-Africaine Caster Semenya qui vise l’or, après son titre de championne du monde en 2009 à Berlin. Mais la vraie attraction dans les rangs de l'Afrique du Sud sera Oscar Pistorius, premier athlète invalide (il court avec des prothèses à la place de ses deux jambes) à participer à des Jeux olympiques. Il a été sélectionné par son Comité olympique sur 400 et 4x400 mètres.
Quant à l'Ethiopien Kenenisa Bekele, triple médaillé d'or olympique, il a choisi de renoncer au 5 000 m pour se focaliser sur son objectif majeur : décrocher un troisième titre consécutif sur 10 000 m.