Une chose est certaine, d’une Olympiade à l’autre, le sport africain progresse de façon inexorable. 35 médailles aux JO d’Athènes en 2004. 40 médailles aux JO de Pékin 2008, dont 12 en or. Peut-être plus à Londres lors de ces JO 2012, si l’on tient compte de la qualité des sportifs africains présents et de la diversité des disciplines où les Africains peuvent faire la différence. A commencer par l’athlétisme.
La moisson de médailles africaines attendues en athlétisme
Il y a deux particularités dans les médailles glanées par les Africains lors des JO : elles proviennent essentiellement de l’athlétisme, et elles sont souvent de nationalité kényane et éthiopienne. A Londres, le Kenya lancera à l’assaut des breloques en or les coureurs suivants :
- Kenneth Kipkemoi, champion d’Afrique du 10 000 m,
- Wilson Kiprop, meilleur temps mondial sur cette distance cette année (en 27’01’’98),
- Wilson Kipsang et Mary Keitany, les vainqueurs du marathon de Londres cette année,
- Vivian Cheruiyot, la championne du monde en titre sur 5 000 m et 10 000 m,
- Brimin Kipruto, Abel Kiprob Mutai et Ezekiel Kemboi pour le podium du 3 000 mètres steeple dont le dernier (Kemboi) est le champion du monde en titre,
- David Rudisha, le détenteur du record du monde du 800 m (1 min 41 s 01, 2010),
- Isiah Kiplangat Koech et Edwin Cheruiyot Soi vont chercher une médaille sur 5 000 m.
Sur ces distances de fond, si ce ne sont pas des Kényans qui gagnent, ce sera sûrement leur voisin du nord, l'Ethiopie, avec notamment :
- Kenenisa Bekele, double champion olympique du 5 000 m et du 10 000 m,
- Tirunesh Dibaba, championne olympique en titre du 5 000m et 10 000 m,
- Meseret Defar, championne olympique en 2004 du 5 000 m,
- Dejen Gebremeskel, meilleure performance mondiale de l’année du 5 000 m,
- Abeba Arigawe, meilleure performance mondiale de l’année du 1 500 m.
Outre le Kenya (14 médailles aux JO de 2008) et l’Ethiopie (7 médailles), d’autres pays africains s’apprêtent à faire parler la poudre en athlétisme.
Caster Semenya est la meilleure chance de médaille de l’Afrique du Sud sur 800 m dont elle est vice-championne du monde en titre. Oscar Pistorius de son côté, sera la meilleure publicité pour l’Afrique du Sud et pour tout le continent : il a choisi de se mesurer aux athlètes « valides » sur 400 m, alors qu’il court avec deux prothèses en carbone à la place des jambes…
Le Botswana voisin aura le regard tourné vers Amantle Montsho, championne du monde en titre du 400 mètres.
La Gabonaise Ruddy Zang-Milama est très attendue sur l’épreuve reine du 100 m dames, dont elle détient le titre de championne d’Afrique. Le Nigeria de son côté compte sur Blessing Okagbare, médaille de bronze aux derniers JO en saut en longueur.
La Tunisienne Habiba Ghribi, 2e à Daegu 2011, ne reculera pas devant les Kényanes sur 3 000 m steeple.
Les sports de combat et l’Afrique
L’Afrique peut compter sur l’Algérie pour remporter des médailles dans les sports de combat, elle qui a obtenu l'argent olympique en judo à Pékin en 90kg hommes. Mais c’est surtout le boxeur Abdelhafid Benchabla (catégorie 80-85 kg) qui espère écrire une nouvelle page pour l’Algérie, auréolé de son titre de champion du monde WSB décroché en 2011.
Le taekwondoïste gabonais Anthony Obame peut se permettre aussi toutes les ambitions, lui, qui pour se rendre à ces JO de Londres a éliminé les meilleurs de l’Afrique dans ce sport, notamment le Malien Adama Modibo Keita et le Nigérian Chukwumerije Chika Yagazie.
En lutte féminine, le Sénégal compte sur le dernier baroud d’honneur d’Isabelle Sambou, 31 ans et six fois championne d'Afrique. L’autre lutteuse sénégalaise, Hortense Diédhiou devenue judokate, double championne d’Afrique (catégorie 57 kg), aura à cœur de se surpasser pour mériter l’immense honneur que son pays lui a fait : elle est le porte-drapeau de la délégation sénégalaise.
La judokate Tunisienne Houda Miled (- de 70 kg) pourra aussi frapper les esprits comme elle vient de le faire en début d’année à Sofia. La championne d’Afrique (huit fois) a pu battre toutes ses rivales venues du monde entier.
De bon augure pour une place sur le podium aux JO de Londres. L’autre Tunisienne, l’escrimeuse Azza Besbès championne d’Afrique, voudra aussi, à 21 ans, ramener une médaille olympique.
Cela devra glisser comme il faut dans quelques sports aquatiques
Le continent africain peut s’enorgueillir d’avoir un champion olympique en titre, le Tunisien Oussama Mellouli qui écrase le 1 500m en natation, et s'est qualifié sur 10 km nage en eau libre. La Zimbabwéenne Kirsty Coventry est une autre quasi-garantie de médaille d’or en natation pour l’Afrique. Elle a rapporté quatre médailles des JO de Pékin dont une en or sur 200 m dos.
Enfin, le Togolais Benjamin Boukpeti pourrait bien aussi garnir le tableau africain, avec ses belles performances en Kayak. Il était monté sur la troisième marche du podium à Pékin.