Après avoir été éliminée dès le premier tour des deux derniers grands tournois qu'elle a disputés, l'Euro-2008 et le Mondial 2010, la France se rend en Ukraine avec l'ambition de faire mieux. L'appétit, on le sait, vient en mangeant. Bien décidée à revenir dans le giron des grandes nations du football européen, elle a décidé de le faire à son rythme: pas à pas. Si elle n'emballe pas encore les foules, l'équipe de Laurent Blanc a au moins appris à éviter les obstacles. Et en franchissant celui, fort modeste, tendu par l'Estonie, elle s'est assurée un voyage paisible vers Donetsk, en attendant le choc face à l'Angleterre le lundi 11 juin.
Une progression dans le jeu
Un succès confortable (un but de Ribéry, un doublé de Benzéma et un dernier de Ménez en fin de rencontre) dans la coquette enceinte du Mans, qui s'ajoute à ceux obtenus précédemment face à l'Islande (3-2) et à la Serbie (2-0) pour boucler les matches de préparation avec trois succès en autant de rencontres. Une série marquée par une progression certaine dans le jeu et le fonctionnement collectif. Il en résulte pour Laurent Blanc l'ébauche d'une équipe type pour démarrer l'Euro autour d'un système en 4-3-3 solide à défaut d'être irrésistible.
Devant Hugo Lloris, la défense (Debuchy, Rami, Mexès, Evra) n'a guère été mise à l'épreuve par les attaquants baltes, laissant cependant planer des doutes quant à l'efficacité de la charnière centrale. Le milieu, construit autour d'un Alou Diarra plutôt convaincant devant l'absence de Matuidi et M'vila, blessés, était davantage attendu. Avec Cabaye à droite et Malouda à gauche, il a bien tenu le coup, offrant de la sécurité et un bon fonds de jeu. Mais c'est devant que la France a trouvé ses plus grandes satisfactions de la soirée, grâce à la complicité affichée notamment par Ribéry et Benzéma, Nasri évoluant un cran nettement en dessous.
Le premier but de Jérémy Ménez avec les Bleus
Le match ayant été plié dès le début de la deuxième mi-temps, l'entrée en jeu des remplaçants n'offrit guère d'enseignements, les joueurs semblant davantage préoccupés d'éviter une blessure que d'alourdir la marque. Le Parisien Jérémy Ménez profita cependant d'une offrande de Giroud pour inscrire son premier but en bleu...
Certes, ce n'est pas énorme et il en faudra bien davantage pour que les Bleus réussissent leur Euro et tournent définitivement la page sud-africaine. Mais ce vingt-et-unième match consécutif sans défaite permet à l'équipe de France de préparer sereinement ses premiers matches de phase finale depuis Knysna la sud-africaine. C'est désormais à Donetsk que cette équipe en devenir devra réussir sa première véritable aventure...