Dès ses débuts dans l’Euro, l’équipe de France va employer son énergie à mettre un terme à une série négative et faire en même temps son possible pour en poursuive une autre beaucoup plus positive. La première des deux, c'est cet enchaînement de sept matchs sans victoire en phase finale en comptant la défaite de Zidane et des siens contre l’Italie (1-1, 5 t.a.b. à 3) le 9 juillet 2006 à Berlin, en clôture de la Coupe du monde (1). Et la deuxième, c’est cet alignement de vingt matchs consécutifs sans défaite commencé le 7 septembre 2010 à Sarajevo face à la Bosnie-Herzégovine et qui s’est poursuivi jeudi 31 mai par un succès probant 2-0 contre la Serbie, en match de préparation.
Des progrès perceptibles
Revenus en lambeaux de la Coupe du monde 2010 en Afrique du sud et repris en main par Laurent Blanc - dont les deux premiers matchs en tant que sélectionneur se soldèrent par deux défaites en Norvège (1-2) et face à la Biélorussie (0-1) - ces Bleus meurtris ont longtemps donné l’impression de ne pas progresser, malgré une qualification directe pour cet Euro-2012 dans un groupe, il est vrai, largement à leur portée (Bosnie, Roumanie, Biélorussie, Albanie, Luxembourg) et des succès de prestige en Angleterre (2-1), face au Brésil (1-0), et plus récemment en Allemagne (2-1).
Depuis quelques matchs cependant, l’équipe de France semble avoir trouvé une certaine cohésion, même si des points d’interrogation demeurent, principalement quant à la solidité de son secteur défensif. On pense en particulier à la charnière Adil Rami-Philippe Mexès, laquelle semble avoir pour le moment la préférence de Laurent Blanc mais dont on n’est pas encore certain qu’elle tienne la route au plus haut niveau international. Et l’on songe aussi au manque d’implication de certains éléments dans les tâches ingrates et l’effort collectif, un défaut rédhibitoire pour les désirs de conquête.
Pour le reste, le ciel bleu s’est quand même éclairci ces derniers mois autour du gardien et capitaine Hugo Lloris et de l’attaquant Karim Benzema, les deux seuls joueurs français qui, à l’heure actuelle, peuvent prétendre faire partie des cinq meilleurs mondiaux à leur poste. Malgré les forfaits dommageables d’Eric Abidal, de Bacary Sagna, d’Abou Diaby et de Loïc Rémy, c’est un groupe de 23 à fort potentiel que va guider Laurent Blanc dans sa première phase finale à la tête de la sélection.
Des raisons d’espérer
Entre les intégrations réussies des Matthieu Debuchy, Yohan Cabaye, Jérémy Ménez et Olivier Giroud et les retours en forme très opportuns des Franck Ribéry, Hatem Ben Arfa, Florent Malouda et Gaël Clichy, le « Président » va pouvoir s’appuyer sur un groupe talentueux qui peut raisonnablement briguer la première place d’un groupe D largement à sa portée.
Lors du tirage, le sort ne s’est en effet pas montré trop sévère envers l’équipe de France. Les Bleus ont hérité, par ordre d’entrée en scène, de l’Angleterre, de l’Ukraine et de la Suède, trois sélections face auxquelles ils se sont imposés – et à chaque fois chez l’adversaire - lors des dernières confrontations, trois formations qui, de surcroît, ne semblent pas au meilleure de leur forme. Si l’objectif minimal d’un quart de finale était atteint, la présence des Français dans le dernier carré, voire au-delà, serait clairement considéré comme un succès car s'ils semblent avoir quitté le purgatoire, ils ont encore beaucoup à se faire pardonner.
* 1 nul et 2 défaites à l'Euro-2008, 1 nul et 2 défaites au Mondial-2010