JO 2012 : Lucie Decosse, le judo dans la peau

Après Athènes et Pékin, la judokate Lucie Decosse est lancée dans la dernière ligne droite qui l'emmènera aux Jeux Olympiques de Londres. Vice-championne olympique en Chine, la Guyannaise est la grande favorite dans la catégorie des - de 70 kilos. A 31 ans, la championne du monde en titre, reste toujours aussi motivée pour enfin s'offrir l'or olympique.

Avant de plonger dans un entraînement intensif, Lucie Decosse a tenu à réunir quelques amis dans un restaurant où elle s'est attelée elle-même aux fourneaux. La Guyanaise a investi il y a quelques jours les cuisines d'« Arrêt de jeu », site pilote d'une chaîne de restauration sur le thème du sport, créée par les basketteurs Français Boris Diaw et Ronny Turiaf.

Autour de la table sont réunis entre autres : le taekwondoïste Gwladys Epangue, la judokate Gévrise Emane ou encore le boxeur Alexis Vastine. « Ce sont des amis sportifs de haut niveau qui préparent comme moi une médaille d’or olympique et nous avons beaucoup de points en commun », commente l’athlète. « Ce dîner, c'est pour se faire plaisir avant le gros régime pour les Jeux de Londres. Il reste moins de trois mois et des moments comme celui-là, il n’y en aura plus ».

À 31 ans, Lucie Decosse semble toujours aussi déterminée. Après son son premier titre obtenu en 2000 (championne du monde junior, ndlr), elle continue le judo pour atteindre le graal. Dotée d'une très forte personnalité, Lucie Decosse s'attaque à ses troisième JO et le temps presse. Ce sera les derniers.

« C’est le seul titre qui me manque »

Fort d’un parcours sans faute depuis 2010 (deux titres mondiaux), la judokate sait qu’elle sera très attendue cet été. « Des athlètes qui font trois fois les JO et qui arrivent avec le statut de favori, il n’y en a pas beaucoup. Je suis fière de ma carrière et je voudrais lui donner un ton encore plus magique, plus exceptionnel en remportant une médaille. C’est le seul titre qui me manque ».

Lucie Decosse devra certainement compter sur sa pratique olympique pour enfin s’offrir l’or. « Athènes (7e, ndlr) et Pékin (argent, ndlr) m’ont donné beaucoup d’expérience sur le judo. Les JO, c’est le moment où tout le monde veut cette médaille et comme favorite, mon défi est de gagner. Mais je n’ai pas de revanche sur Pékin car ce n’est plus la même catégorie. Depuis 2009, je n’ai plus rien lâché. Je pense avoir bien géré les quatre années entre Pékin et Londres ». Elle admet : « Je déteste perdre dans tout ce que je fais, et encore plus en judo parce que j’y ai consacré ma vie. Si je perds aux JO, je n’aurais plus rien derrière et ce sera très dur ».

« Bats-toi, fais ce que tu peux »

Pour le moment, Lucie Decosse ne sens pas encore le stress monter, mais se souvient très bien des olympiades précédentes. « Avant de monter sur le tatami, je me suis dis  "bats-toi, fais ce que tu peux", mais une fois que tu entres dans le carré, c’est le judo qui prime ». Elle renchérit : « Les JO ce n’est que tous les quatre ans et quand tu arrives à être la meilleure ce jour-là, cela veut dire vraiment beaucoup de chose. Sportivement pour moi, c’est le top du top. En judo, nous n’avons pas énormément de champion olympique, et il n’y en a pas eu depuis 2000 ».

« Aujourd’hui, j’ai eu l’occasion de faire autre chose que du judo. Tout le monde me connaît à travers ma carrière de sportive, mais c’est bien de faire autre chose », affirme Lucie Decosse. En attendant, la triple championne du monde a posé le tablier pour revêtir à nouveau le kimono.

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