JO 2012 : Julien Bahain et Cédric Berrest, les BB rameurs

Julien Bahain et Cédric Berrest se connaissent depuis longtemps. En octobre 2002, ils participent à un stage de l’équipe de France d'aviron et se retrouvent dans la même chambre pour des raisons alphabétiques. Après une médaille de bronze à Pékin en quatre de couple (2008), le projet d’être Champions Olympiques en deux de couple à Londres les rassemble encore aujourd’hui.

RFI : Quelles sont vos ambitions à quelques mois des Jeux Olympiques ?
Julien Bahain : L’ambition pour nous est de gagner. Ces quatre dernières années, nous avons été médaillés sur chaque championnat du monde. Nous avons battu au moins une fois tous nos adversaires. Oui, l’objectif est de gagner.
Cédric Berrest : On a montré qu’on avait les moyens de se battre pour la victoire dans toutes les courses. On y croit et nous n’avons pas peur de l’afficher.

RFI : Comment expliquer cette longévité ?
Julien Bahain : On se connaît depuis plus longtemps qu’on rame ensemble. On était déjà deux sacrés copains. La longévité, elle vient du fait qu’on se respecte énormément l’un et l’autre, par nos performances respectives. On s’apprécie sur le plan humain aussi, c’est une belle aventure à deux.

RFI : Cédric, vous avez une olympiade de plus avec Athènes (2004), est-ce à dire que vous êtes le boss dans le bateau ?
Cédric Berrest : Pas vraiment. En réalité, je suis entré dans le bateau pour Athènes l’année des jeux. Je n’ai donc pas fait l’olympiade entière. J’ai juste participé aux Jeux Olympiques une fois de plus que Julien. Après on a vécu l’expérience de Pékin en commun et je dirais que cela a un peu effacé mon expérience précédente. Nous sommes allés jouer ensemble, nous avons obtenu tous les deux une médaille de bronze. J’ai un an de plus que lui, et peut-être que je suis plus sage ou plus mûr ! Non, je ne suis pas le boss du bateau (rires).

RFI : Comment vous avez fait pour garder la motivation entre Pékin et Londres ?

Julien Bahain : La motivation est presque revenue dans les heures qui ont suivi le podium de Pékin. On avait envie de revenir et de faire mieux, voilà ce qui nous anime. Depuis quatre ans, on a mis tout en place pour réussir. On connaît la date du jour j et c’est ce qui nous fait lever tous les matins.
Cédric Berrest : Oui l’envie nous est revenue sur le podium de Pékin. On voulait être sur la plus haute marche. A Pékin, on avait des choses à se prouver à nous-mêmes et aux autres. Et on l’a fait. Maintenant c’est différent. On fait ce qu’on aime et on a juste envie de continuer à prendre du plaisir ensemble.

RFI : Votre palmarès est très impressionnant. Ça doit être difficile de ne pas succomber à la tentation de tirer la couverture à soi ?
Julien Bahain : Ce n’est pas notre philosophie !

RFI : Il y a tellement de gens qui ont un ego dans le sport.

Julien Bahain : Nous avons beaucoup d’humilité face à la performance et au résultat, c’est la règle parce qu’on fait un sport très dur. Les performances vont se chercher dans la douleur et là je peux vous dire que la couverture à soi, on n’a pas envie de la tirer. On a besoin de l’autre pour réussir. En aviron, il n’y a pas de podium olympique. Il y a un ponton d’honneur olympique : on est tous sur la même marche. Ca veut tout dire.
Cédric Berrest : Finalement, notre relation est très équilibrée puisqu’on a besoin de l’un et de l’autre pour faire des résultats. On en est fiers de notre palmarès en commun.

RFI : Pour décrocher un titre olympique chaque détail compte. Quel est celui qui vous obsède le plus ?
Cédric Berrest : (rires) Ca c’est une question bizarre car il y a énormément de détails qui vont entrer en compte pour l’attribution du titre olympique. C’est peut-être celui qui arrivera à prendre le plus de plaisir dans un contexte de pressions énormes.

RFI : Que représentent les JO pour vous ?
Julien Bahain : Les JO, c’est vraiment l’aboutissement d’une préparation de quatre ans. On réfléchit en olympiade, en cycle de quatre ans. On fait les championnats du monde pour préparer les jeux. Il y a vraiment ce point culminant dans la préparation de l’ensemble des athlètes.
Cédric Berrest : Les JO, c’est le sommet du sport amateur. C’est là où tout le monde sera à son meilleur niveau. Et c’est là où ça a vraiment du sens de battre les autres puisqu’on sait que vraiment tout le monde ne se prépare que pour ça. C’est aussi le moment de raconter notre histoire, de partager notre passion.

RFI : Un petit mot pour qualifier chacun.
Julien Bahain : Cédric, je dirais qu’il est méticuleux et appliqué. C’est une très grande qualité qu’il m’apporte aussi en me complétant dans notre duo.
Cédric Berrest : Julien, je dirais que c’est un acharné dans le bon sens du terme. C’est le gars qui ne lâche rien. Même quand il n’est pas bien, vous pouvez lui faire confiance pour aller chercher au plus profond de lui-même ce qui faut. Donc c’est vraiment le genre de mec qu’on a envie d’avoir avec soi pour partir en compétition.

RFI : Un souvenir de Pékin 2008 ?
Julien Bahain : Les soirées. (rires)
Cédric Berrest : Moi le plus beau souvenir de Pékin, c’est quand on passe la ligne. On ne sait pas exactement si on est troisième ou quatrième. Donc ça pose quand même un gros problème parce que dans un cas, on saute dans le bateau et dans l’autre on s’effondre. Et là, le tableau d’affichage nous annonce troisième. On a quasiment l’impression d’être ivre à ce moment là. Ce sont des émotions vraiment intenses et j’ai vraiment envie de revivre ça.

Le site internet de Julien Bahain et Cédric Berrest

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