Après l’Espagnol Cesc Fabregas parti au FC Barcelone, c’est au tour du Français Samir Nasri de quitter Arsenal, direction Manchester City. Le club londonien a confirmé la transaction sur son site Internet et la perte d’un deuxième joueur majeur cet été.
La situation sportive des Gunners n’est pourtant pas reluisante : Arsenal a démarré le championnat d’Angleterre par un match nul 0-0 à Newcastle et une défaite 2-0 à domicile face à Liverpool. De plus, les « Canonniers » ont battu les Italiens d’Udinese d’une courte tête (1-0) en barrages aller de la Ligue des champions.
Arsenal en danger chez Udinese
Les Londoniens restent donc à la merci d’un renversement de tendance ce mercredi 24 août, en match retour. Les Gunners devront faire front dans le Frioul sans leur entraîneur, Arsène Wenger, suspendu après ses déclarations envers l’arbitrage en 8es de finale de la précédente édition. Le technicien français s’était plaint du traitement favorable au FC Barcelone.
Pour ne rien arranger, sa mise à l’écart en Coupes d’Europe a été prolongée de deux matches. Face à Udinese, Arsène Wenger communiquait via le téléphone d’un adjoint avec son banc de touche alors qu’il était consigné en tribunes. L’Uefa interdit cette pratique et a donc sanctionné une seconde fois l’ex-coach de l’AS Monaco.
Un club sain mais en déclin
Arsenal doit pourtant se qualifier pour la phase de poules. Une élimination à ce stade de la compétition confirmerait le déclin d’un club qui n’a plus remporté de trophée depuis la Coupe d’Angleterre, le 21 mai 2005, face à Manchester United.
De plus, les Gunners seraient privés des juteuses retombées financières de la Ligue des champions. Mais là n’est pas le principal souci d’une structure très bien gérée. Le 31 mai 2010, la direction a annoncé un bénéfice de 72 millions de livres (environ 80 millions d’euros actuels). Et en avril 2010, le magazine Forbes avait désigné Arsenal en tant que troisième club de football dont la valeur marchande est la plus importante derrière Manchester United et le Real Madrid (et devant le Barça).
En attendant le fair-play financier
Cette santé économique insolente contraste avec le faible rendement sportif d’une équipe misant essentiellement sur la jeunesse. Depuis son arrivé sur le banc de touche en 1996, Arsène Wenger a basé toute sa stratégie sur le recrutement de jeunes joueurs talentueux. Ce modus operandi a permis à Arsenal de toucher de belles plus-values au moment de la revente des joueurs, mais a privé les Gunners de joueurs d’expérience et de caractère susceptibles de faire la différence dans les matches clés.
Arsène Wenger a toujours refusé d’entrer dans la surenchère financière pour enrôler des joueurs. Le manager est un des grands défenseurs du fair-play financier que l’Uefa compte instaurer durant la saison 2013-2014. Ce système suppose qu’un club ne dispense pas plus d’argent qu’il n’en génère pour être admis à participer à la Ligue des champions et à la Ligue Europa. Arsenal le fait très bien et Wenger est sans doute dans le vrai. Mais une élimination face à Udinese, ce 24 août 2011, lui donnerait paradoxalement tort. Pas sûr alors que l’entraîneur alsacien voit sa philosophie triompher car les actionnaires du club n’assumeront pas une septième saison sans titre.