Football : Manchester United, champion d'Europe économique

Publiés par l'UEFA ce mardi 16 août 2011, les chiffres de la répartition des revenus issus des coupes d'Europe désignent Manchester United comme le grand gagnant de la saison passée avec un pactole de 53,197 millions d'euros. Barcelone, vainqueur de la Ligue des champions, a lui récupéré 51,025 millions. Cette publication est également l'occasion de constater à nouveau le gouffre qui sépare la Ligue des champions de la Ligue Europa.

Cela vous avait peut-être échappé mais, en mai dernier, ce ne sont pas le FC Barcelone et le FC Porto qui ont remporté respectivement la Ligue des champions et la Ligue Europa. Si l’on en croit les chiffres publiés par l’UEFA (Union européenne des associations de football) ce mardi 16 août, la plus prestigieuse des coupes d’Europe est allée à Manchester United tandis que sa « petite sœur » est tombée dans l’escarcelle de Villareal. Peu importent les buts de Pedro, Messi et Villa à Wembley et peu importe le 5-1 passé par les Portugais aux Espagnols en demi-finale de C3 : la réalité financière est implacable.

Manchester United a en effet touché 53,197 millions sur les 754,1 millions d’euros distribués aux 32 équipes de la dernière Champion’s League, tandis que le vainqueur sur le terrain, Barcelone, n’en récupérait « que » 51,025 millions. Des sommes qui constituent quoi qu’il en soit un record, alors que l’Inter Milan, le vainqueur l’an passé et le mieux loti financièrement, s’était contenté 49,237 millions. En Ligue Europa, le FC Porto a touché 7,837 millions des 150,360 millions d’euros répartis entre les 56 équipes engagées, devancé par Villareal avec 9,048 millions et même les Turcs du Besiktas, qui ont touché 8,463 millions d’euros malgré leur large élimination dès les… seizièmes-de-finale (4-1, 4-0 contre le Dynamo Kiev).

Le marché télévisuel plus important que les résultats

Ces apparentes anomalies s’expliquent en fait par le mode de répartition des revenus mis en place par l’UEFA. Celui si repose en effet en partie sur l’existence d’une part variable liée non pas aux résultats mais au marché local des droits de retransmission télévisée. En clair, la part variable d’une équipe anglaise va être supérieure à celle d’une équipe portugaise, par exemple, car le marché télévisuel est beaucoup plus important. Dans le cas de la Ligue des champions, cette part équivaut à 45% du total des revenus distribués. Le marché télévisuel espagnol permet au Barça de toucher 20,325 millions d’euros de part variable alors que Chelsea atteint les 27,023 millions d’euros, suivi par Manchester United (25,897 millions) et l’Inter Milan (21,682 millions).

En Ligue Europa, cette part représente 40% du total des revenus mais s’avère encore plus volatile qu’en C1. Ainsi, Porto n’a récupéré que 1,467 millions pendant que Besiktas décrochait un pactole de 6,633 millions, devant Villarreal (5,888) et le Bayer Leverkusen (5,292). Mais ces tableaux publiés par l’UEFA permettent également de mieux comprendre pourquoi un club peut préférer une élimination précoce en Ligue des champions à un beau parcours en Ligue Europa. En 2010-2011, aucune équipe engagée en C3 n’a atteint la barre des dix millions d’euros de revenus alors qu’en C1, seules deux clubs ne l’ont pas atteinte (Zilina et le Partizan Belgrade, derniers de leurs poules et représentant des pays où le marché télévisuel n’est pas très avantageux). Voilà qui explique pourquoi l’Olympique Lyonnais, qui a touché 22,656 millions pour son élimination en huitièmes-de-finale de la dernière Champion’s League, se bat comme un beau diable pour passer les barrages de la compétition contre le Rubin Kazan.

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