De Jean-Manuel Téotonio
Les négociations de la dernière chance ont échoué jeudi à New York. Après trois heures de rencontre, les deux parties n’ont pu trouver un accord sur la distribution des revenus. Alors que la vente de marchandises et de billets pour les matchs de la NBA sont en constante augmentation, les propriétaires des équipes perdent de l'argent. Selon eux, 22 des 30 formations ont essuyé des pertes financières cette année et la Ligue prévoit de perdre 300 millions de dollars après la campagne 2011-2012.
Les propriétaires veulent que les joueurs acceptent une nouvelle distribution des revenus. Les athlètes recevaient 57% des bénéfices avec la dernière convention collective. L'Association des joueurs a suggéré de diminuer, sur cinq ans, leur part de 57% à 54,6%, représentant une somme de 500 millions de dollars. Les propriétaires souhaitent quant à eux une entente sur 10 ans qui garantirait 2 milliards par année aux basketteurs. Chaque partie aurait alors 50% des revenus. Une proposition refusée par l'Association des joueurs. Elle avance que cela représenterait pour ces 10 années des pertes de 7 milliards pour les athlètes.
Des activités gelées
Ce lockout empêchera les formations de transférer des joueurs ou de négocier avec ceux qui n’ont plus de contrat. Les équipes ne pourront en aucun cas communiquer avec leurs joueurs, sous peine d’une amende d’un million de dollars. Les joueurs n’auront pas le droit d’utiliser les structures sportives de leurs équipes et de travailler avec les entraîneurs. Ils ne recevront aucun salaire. Les athlètes devront également se procurer leur propre assurance-santé. Cette situation inciterait certains joueurs à ne pas participer aux matchs de qualifications olympiques, de peur de se blesser et de devoir assumer les coûts pour les traitements médicaux.
Les deux parties ont jusqu’à début septembre pour s’entendre afin que le nombre de matchs de la saison régulière ne soit pas diminué. Cette situation s'est déjà produite lors de la saison 1998-1999. La campagne avait alors été écourtée à 50 matchs au lieu de 82. Les camps d’entraînement doivent commencer à la fin septembre et la saison à la fin octobre.
Bonne nouvelle pour l’Europe ?
Si la saison est annulée, plusieurs joueurs pourraient venir jouer en Europe. Le Français Ian Mahinmi, pivot de l’équipe championne des Dallas Mavericks, a mentionné lundi qu’il n’écarterait pas l’idée de revenir en France. Le Havre, Rouen et Lille seraient des équipes auxquelles il aimerait se joindre. Pau Gasol, le pivot espagnol des Los Angeles Lakers, a lui aussi mentionné son intérêt de jouer dans son pays natal.
L’automne et l’hiver s’annoncent longs pour les sportifs américains. La National Football League est elle aussi en lockout et la saison risque d’être annulée. Ne resterait alors que le hockey sur glace pour consoler les amateurs en manque de leurs sports favoris.