Le FC Barcelone est le grandissime favori de la Ligue des champions (C1), l’équipe que les sept autres qualifiés voulaient éviter lors du tirage au sort des quarts de finale. Le destin a placé le Chakhtior Donetsk sur le chemin des Catalans. La presse ibère s'est immédiatement projetée vers une demi-finale contre le Real Madrid oubliant que les clubs ukrainiens et russes n’ont pas toujours réussi au FCB.
Le Chakhtior, bête noire
Lors des deux dernières éditions, les Blaugrana ont affronté quatre fois les Russes du Rubin Kazan et deux fois les Ukrainiens du Dynamo Kiev pour un bilan modéré avec trois victoires, deux nuls et une défaite à domicile, en 2009, contre Kazan.
Le genre de mésaventure que le Barça avait déjà vécu durant l’édition précédente, en 2008-2009, contre Donetsk justement. Les Mineurs s’étaient inclinés 2-1 à domicile, de justesse, sur un doublé tardif de Lionel Messi. Mais au Nou Camp, le Chakhtior avait pris sa revanche 3-2, devenant la seule équipe à avoir battu le futur vainqueur de la compétition. Et en 2004-2005, déjà, les Barcelonais avaient craqué 2-0 dans la Donbass Arena, entretenant l’idée d’un malaise face aux clubs ukrainiens.
Car c’est contre le Dynamo Kiev (cette fois) que la formation catalane a enregistré deux de ses plus grosses raclées en Ligue des champions : en 1997-98, en phase de poules, les Kiéviens avaient gagné 3-0 à domicile avant d’humilier les Espagnols 4-0 chez eux. Andreï Chevtchenko, futur Ballon d’Or, avait signé un triplé et lancé sa carrière en Europe de l’Ouest.
Un club ukrainien à l’accent brésilien
A Donetsk, les héros d’aujourd’hui sont plutôt Brésiliens et certains d’entre eux étaient déjà là en 2008 contre le Barça. Depuis l’arrivée de Mircea Lucescu au poste d’entraîneur en 2005, l’équipe et son richissime propriétaire Rinat Akhmetov ont exploité à fond la filière carioca avec un certain flair. Si certains comme Brandao sont allés monnayer leurs services ailleurs, une colonie auriverde s’est installée durablement sur les bords du Don. Toute l’animation offensive dépend d’un quatuor Douglas Costa – Jadson – Willian - Luis Adriano, des joueurs suivis par de gros clubs européens durant leurs jeunes années.
Cette politique sud-américaine a encore porté ses fruits cette année puisque le Chakhtior a fini le premier tour de la C1 avec le meilleur bilan parmi les 32 engagés. Johan Cruyff, l’ancien attaquant et entraîneur du FCB, a donc invité à la prudence dans une chronique publiée par le journal El Periodico : « Si les joueurs de Guardiola veulent atteindre les demi-finales, ils vont devoir se démener. Plus que tout autre quart de finaliste, j’en suis sûr. »