« Dans ce genre de match, il ne faut surtout pas empiler les attaquants, sinon tu crées un embouteillage » avait prévenu Laurent Blanc avant d’affronter le Luxembourg à Metz pour le 4e match de l’équipe de France dans le groupe D des éliminatoires de l’Euro 2012. S’il n’y a pas eu embouteillage - ni dérapage - à Metz mardi soir 12 octobre, il n’y a pas eu non plus empilage de buts dans une partie que les Français ont, certes, maîtrisée de bout en bout mais durant laquelle ils se sont montrés peu imaginatifs dans le jeu offensif.
Abandonnant le 4-2-3-1 aligné lors des trois premiers matchs de l’équipe de France dans ces qualifications (Biélorussie, Bosnie, Roumanie), le sélectionneur avait adopté comme annoncé un système en 4-4-4-2 avec un milieu en losange (Alou Diarra-Abou Diaby-Florent Malouda-Yoann Gourcuff) et deux attaquants côte-à-côte : Karim Benzema et Guillaume Hoarau. Cette association lui trottait dans la tête depuis son intronisation mais il n’avait pas encore pu la mettre en application. Au vu de la rencontre, il n’a pas dû être réellement convaincu mais il est vrai que ni Benzema, ni Hoarau, ne sont au sommet de leur forme à l’heure actuelle.
Benzema réaliste
Différents à pratiquement tous les points de vue, le Madrilène et le Parisien paraissent pourtant complémentaires sur un terrain de football. La technique en mouvement du premier alliée au jeu en pivot du deuxième, le tout multiplié par le sens du but des deux joueurs devait a priori faire des étincelles. Cela sera peut-être le cas un jour mais dans ce type de match, face à des adversaires regroupés à onze dans leur camp et à sept dans l’axe comme l’ont fait les Luxembourgeois, ce n’est pas nécessairement jour de fête quand on est attaquant. En première mi-temps, les occasions n’ont pas été légion pour les deux hommes: une seule chacun.
Benzema a transformé la sienne en but à la 22e mn, après un corner tiré de la gauche par Yoann Gourcuff, un petit bijou de maîtrise technique de la part de l’ex-Lyonnais: amorti délicat sur le côté droit de la surface et frappe chirurgicale de l’extérieur du pied gauche dans la cage de Jonathan Joubert. Net et sans bavure. Celle d'Hoarau est venue douze minutes plus tard, une tête - sa spécialité - sur un centre de la gauche adressé par Florent Malouda, mais une tête non cadrée qui n’a pas inquiété le gardien du Grand Duché. Le seul autre danger créé par les Bleus est venu de tirs de loin (Mexès et Diaby par trois fois) mais tous captés par les gants sûrs du portier luxembourgeois.
Manque d’inspiration
Au retour des vestiaires, il y a eu un peu plus d’espaces et il s’en est fallu de peu que la France double rapidement la mise sur une combinaison Hoarau-Benzema-Gourcuff qui a vu l’attaquant du PSG buter sur le gardien et perdre son duel (48e). L’expulsion du capitaine luxembourgeois René Peters pour un tacle par derrière sur Gourcuff a ensuite donné un avantage numérique aux Français (55e). On ne peut pas dire qu'ils en aient profité. L’association Benzema-Hoarau n’a d’ailleurs guère duré plus d’une heure. Le Madrilène est sorti à la 63e mn et le Parisien moins d’un quart d’heure plus tard.
Les entrées en jeu successives de Samir Nasri, Loïc Rémy et Dimitri Payet ont apporté du mouvement mais c’est sur un tir de loin, signé Yoann Gourcuff (76e), qu’est venu le deuxième but français et non au terme d’une action bien construite. En prenant les trois points, les Bleus ont assuré l’essentiel et conservent la tête du groupe D avec un point d’avance sur la Biélorussie qui s’est imposée à Minsk 2-0 face à l’Albanie. Il reste néanmoins aux hommes de Laurent Blanc beaucoup de chemin à parcourir pour retrouver le niveau d’une équipe du Top 10 mondial.