Le statut particulier de Karim Benzema

Remplaçant au Real Madrid, Karim Benzema reste l’attaquant n.1 des Bleus dans l’esprit de Laurent Blanc mais aussi de ses coéquipiers. Malgré une implication qui a parfois laissé à désirer, il sera encore le recours principal des Bleus pour trouver la faille dans la défense roumaine samedi soir.

Le talent fait passer beaucoup de choses. Pas toujours à son avantage au Real Madrid, où il n’a joué que 28 mn par match en moyenne en Liga depuis le début de saison (1 titularisation et 140 minutes de jeu au total pour 1 but marqué), Karim Benzema jouit pour l’instant de la confiance de Laurent Blanc. Quitte à renier son principe selon lequel les joueurs non titulaires en club ne pouvaient l’être en équipe de France, le sélectionneur va aligner l’ex-Lyonnais à la pointe de l’attaque pour affronter la Roumanie samedi au Stade de France, le troisième match des Bleus dans le groupe D des qualifications à l’Euro 2012.

Un but qui vaut cher

Cela avait déjà été le cas contre la Bosnie-Herzégovine (2 -0) à Sarajevo quand, pour son vrai retour en équipe de France (il avait joué 20 mn en amical contre la Norvège en août), le Lyonnais de naissance avait fait basculer le match en faveur des Bleus en ouvrant la marque à la 71e mn. Ce but, inscrit après une belle prouesse technique dans la surface, fut une grosse bouffée d’oxygène pour le joueur et aussi pour l’équipe. Une réalisation tellement précieuse qu’elle a certainement valu à son auteur ne n’être pas lourdement sanctionné après être arrivé trois heures en retard au rassemblement de l’équipe de France, lundi dernier 4 octobre à Clairefontaine. Le contretemps a agacé Laurent Blanc (la ponctualité est un autre de ses principes) mais il n’a pas modifié le statut du numéro 9 de l’équipe de France.

Le sélectionneur n’en garde pas moins un œil critique sur un joueur qui a besoin d’être suivi et poussé pour franchir un nouveau cap dans sa carrière, espagnole et internationale. « Je veux qu’il marque des buts. Ça il sait faire. Je veux qu’il participe le plus possible au jeu. Je veux qu’il se replace. Je veux qu’il utilise toutes ses qualités au service du collectif. A lui de comprendre ça » a insisté Blanc, jeudi 7 octobre, lors du point presse à Clairefontaine. Et il a ajouté « Je pense que l’entraîneur du Real Madrid veut un peu la même chose que moi » par référence à José Mourinho avec lequel l’ex-entraîneur de Bordeaux a déjà eu l’occasion de s'entretenir du cas Benzema.

Encore en apprentissage

Comme tout le monde, Blanc a remarqué que le jeune attaquant (22 ans, 29 sélections, 9 buts) n’avait pas progressé depuis son départ de l’OL, il y a deux ans. « Je l’ai eu comme adversaire quand il jouait à Lyon (Ndr en tant qu’entraîneur de Bordeaux). Je trouve qu’il a fait de grandes saisons à Lyon parce qu’il avait cette implication, cette envie. Peut-être que, quand il est parti au Real, avec un nouveau club, un nouveau pays, il a perdu certains repères » a estimé le sélectionneur. « Laissez-lui un petit peu de temps pour connaître mieux son nouveau club. Mais l’équipe de France, a-t-il quand même nuancé, il faut qu’il l’apprenne rapidement ».

Si Benzema doit encore parfaire son apprentissage, ses qualités de joueur impressionnent toujours ses coéquipiers à commencer par Guillaume Hoarau. « Malgré ce qui se passe dans son club, je pense que c’est un joueur qui doit amener l’équipe vers le haut. Il n’y a pas de honte à dire que Karim Benzema est l’attaquant numéro 1, tout simplement » a admis l’attaquant du Paris Saint-Germain qui ne craint pas de faire allégeance à son cadet. Souhaitée par Blanc depuis son arrivée à la tête des Bleus, l’association des deux joueurs n’a encore jamais pu être tentée. Il faudra peut-être attendre le match de mardi 12 octobre face au Luxembourg pour les voir à l'oeuvre ensemble. Laurent Blanc a prévu d'aligner Benzema seul en pointe face aux Roumains samedi soir.

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