Le sélectionneur de l’équipe de France de football peut oublier de citer deux fois un joueur et compter sur lui. Laurent Blanc a en effet « zappé » deux fois Samir Nasri alors qu’il égrenait les noms des joueurs convoqués pour les matches contre la Roumanie (9 octobre) et le Luxembourg (12 octobre) en éliminatoires de l’Euro 2012.
Une association Gourcuff-Nasri ?
Le milieu offensif d’Arsenal effectue son retour en bleu tout comme Yoann Gourcuff avec lequel il sera peut-être en concurrence pour mener le jeu au Stade de France puis à Saint-Symphorien, à Metz. Malgré des prestations mitigées avec Lyon, Gourcuff a la confiance de Laurent Blanc, son ancien entraîneur en Gironde : « Yoann a la chance que je le connaisse mieux que beaucoup de joueurs. [...] Je me suis aussi référé à ce qu’il a fait, notamment à Bordeaux. »
Une association entre Gourcuff et Nasri ne semble pas à l’ordre du jour, Laurent Blanc se focalisant surtout sur la création d’un groupe de joueurs incontournables : « Notre plus grande difficulté est de constituer un noyau équipe. […] Il s’agit de fonctionner en équipe nationale comme en club, de constituer un noyau de 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 ou 14 joueurs. Essayons de constituer un noyau d’indiscutables. Mais pour ça, il faut que les joueurs soient performants en clubs. »
Payet découvre, Toulalan attend
Certains absents ne le sont pas assez, encore, comme Hatem Ben Arfa, Jérémy Ménez et Jérémy Toulalan. Au sujet de ce dernier, Laurent Blanc a tenu un discours plutôt froid : « Personne n’est banni en équipe de France. En ce qui concerne Jérémy, son expérience du haut niveau est plus importante. On le connaît mieux que d’autres, mais on ne peut pas évacuer l’émergence de jeunes joueurs qui nous donnent satisfaction. » Le sélectionneur songe évidemment à Yann M’Vila qui devrait encore être titulaire dans l’entrejeu avec Alou Diarra et Abou Diaby, si le joueur d’Arsenal est remis d’une blessure à la cheville gauche. Sa présence à Clairefontaine est la seule incertitude qui pèse sur les Bleus jusqu’au 9 octobre.
La seule (demi) surprise de cette liste aura été la première convocation de l’attaquant stéphanois Dimitri Payet, auteur de 7 buts en 7 matches de Ligue 1. « Si on est à la recherche d’un noyau, il faut aussi faire place à la forme du moment, souligne Laurent Blanc. Il ne faut pas se priver de ça en période de construction. Il (Payet) est en train de traverser une bonne période, comme son club. Il confirme le talent qu’on lui prêtait depuis longtemps. A lui de confirmer tout ça. Sa convocation est en tout cas un bon signe pour lui et tous les joueurs qui auraient la bonne idée de l’imiter ».
Benzema, « le talent ne suffit pas »
Un message à peine voilé à l’attention de Karim Benzema dont l’investissement au Real Madrid comme en équipe de France fait débat. Laurent Blanc s’est permis de chatouiller l’orgeuil de son attaquant par voie de presse. Sans idée de nuire. « Quand vous avez un joueur de ce talent, vous avez envie qu’il donne le maximum, vous avez envie de l’aider. Mais attention : ce n’est pas une déclaration d’amour, je vous rassure », a-t-il plaisanté, rappelant aussi que « le talent ne suffit pas. Il faut du travail ». Pour Benzema et les Bleus, les premiers jours du mois d’octobre s’annoncent chargés.