Les Algériens et les Slovènes avaient au moins un point commun en pénétrant sur la pelouse ensoleillée de Polokwane dimanche après-midi 13 juin : celui d’avoir forcé leur destin pour en arriver là. Acculés à un match d’appui de tous les dangers à Khartoum par l’Egypte, future triple championne d’Afrique, l’Algérie avait privé les Pharaons de Mondial dans des conditions héroïques au Soudan, le 18 novembre. Quant à la minuscule Slovénie (20 000 km2, 2 millions d’habitants), plus petite nation présente en Afrique du Sud, elle avait terrassé à la surprise générale l’ours russe en barrage de la zone Europe : 1-2 à Moscou, 1-0 à Ljubljana
Plaisant mais inefficace
On s’est vite rendu compte que les deux équipes avaient autre chose en commun : le goût du jeu, un football léché, fait de mobilité, de toucher de balle et de redoublement de passes. Le sélectionneur algérien Rabah Saadane avait pourtant dit vouloir s’inspirer de l’Uruguay face à la France pour jouer le contre face à une équipe slovène « favorite », selon lui. Mais le naturel de ses joueurs a vite pris le dessus face à une équipe slave elle-même très à l’aise balle au pied.
Plaisante à regarder, la rencontre demeurait cependant pauvre en occasions de buts, un coup franc de Nadir Belhadj sorti par Samir Handanovic (3e) et une tête de Rafik Halliche au-dessus pour les Algériens (36e), un tir du gauche de Valter Birsa détourné par Fawzi Chaouchi pour les Slovènes (43e) et c'était tout pour la première mi-temps disputée sous les yeux de Zinédine Zidane, assis en tribune officielle.
La deuxième période allait être moins brillante techniquement mais plus riche émotionnellement. Point d’orgue : l’expulsion de l’attaquant des Fennecs Abdelkader Ghezzal. Probablement frustré d’avoir manqué deux occasions de la tête en moins d’une minute sur des services de Karim Ziani quelques instants auparavant, l’avant-centre de Sienne commettait une main intentionnelle dans la surface slovène sur un ballon trop long. Pas de quoi fouetter un chat sauf que l’arbitre qui l’avait déjà sanctionné à la 58e pour un tirage de maillot, lui donnait son deuxième avertissement de la partie. Comme souvent avec les arbitres en Coupe du monde, la lettre l'emportait sur l'esprit. Les Algériens allaient finir à dix.
Boulettes de gardiens
Malgré leur infériorité numérique, les Fennecs étaient tout près d’ouvrir la marque après un ballon mal dégagé par Handanovic dont se saisissait Ziani. Mais le milieu de Wolfsburg butait sur le gardien slovène qui rattrapait de justesse sa boulette (77e). Dommage pour l’Algérie car, deux minutes plus tard, la Slovénie marquait le seul but du match sur une frappe enroulée des 20 m de Robert Koren, servi dans l’axe par Bojan Jokic. Le tir paraissait bénin et pourtant le rebond surprenait Chaouchi, bien placé dans sa cage mais coupable d’une faute d'appuis sur l’action (79e).
Encaisser un but si près de la fin à dix contre onze est généralement sans appel en phase finale et malgré un dernier coup de boutoir de Nadir Belhadj, les Algériens ne parvenaient pas à revenir au score. Ils vont s’en vouloir d’avoir perdu un match qui paraissait à leur portée dans ce groupe C désormais très ouvert. La défaite leur sera interdite ce vendredi 18 juin au Cap face à des Anglais qui sont eux-mêmes au pied du mur après leur nul 1-1 de samedi soir face aux Américains.