L'idée de greffer un cœur artificiel aux malades n'est pas nouvelle. Les premières tentatives remontent à la fin des années 60. Mais elles se sont toutes heurtées au même problème : le sang s'entassait sur les mécanismes, coagulait, et finissait par former des caillots. Pour y remédier, on fournissait des anticoagulants aux patients, mais cela provoquait un nouveau risque, celui d'hémorragies importantes.
La grande percée du système mis au point par Carmat, c'est donc le matériau utilisé pour réaliser ce cœur artificiel qui permet d'éviter la formation de ces caillots. Mais ce n'est pas le seul caractère révolutionnaire de ce système. Ses développeurs ont également réussi à imiter comme jamais auparavant le fonctionnement même du cœur. La prothèse se comporte comme un vrai muscle, et non plus comme une série de pistons chargés d'envoyer le sang dans l'organisme.
Pour l'instant, deux essais ont été réalisés sur l'homme. Le premier patient est décédé 74 jours après l'opération, c'est supérieur à la limite des 30 jours nécessaires pour considérer l'opération comme un succès. Le second patient a, quant à lui, été greffé le 5 août dernier. Il est toujours en vie.
Une deuxième série d'études doit être effectuée en 2015. Elle seront effectuées sur une vingtaine de personnes cette fois. La commercialisation de ce cœur artificiel est prévue pour 2016.