Urgence climat: des discussions au sommet

Le sommet sur le climat s'ouvre aujourd'hui à New York. Plus de 120 chefs d'état et de gouvernement et près de 200 patrons de multinationales ont répondu à l'invitation de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies.

Ce sommet a pour objectif de prendre la température de la mobilisation internationale pour lutter contre le réchauffement de la planète. Alors que de récents rapports scientifiques démontrent que les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d'augmenter.

Pas de négociations, mais des discussions

Il n'y aura pas de négociations, mais des discussions sur des thèmes aussi variés que l'énergie, l'agriculture, la finance, les transports ou les villes, rapporte notre envoyée spéciale à New York, Anne-Cécile Bras. Ban Ki-moon a réclamé des « annonces audacieuses ». Il souhaite que les dirigeants dévoilent des engagements nationaux à la hauteur des enjeux. Il faut rassurer, créer une dynamique positive vers la conférence de Paris (décembre 2015) qui devrait enfin permettre à tous les pays du monde de signer un accord les contraignant à limiter leurs émissions. Mais les tensions sont vives et même si les avancées technologiques permettent de conjuguer croissance économique et contraintes climatiques, l'élan pour l'instant n'y est pas.

Le contexte est tout de même plus favorable aux discussions aujourd'hui qu’hier. Tout le monde a en tête l'échec de la conférence de Copenhague de 2009, des leçons ont été tirées, et les conséquences des changements climatiques sous forme de catastrophes naturelles, de sécheresses ou d'inondations se multiplient. Après vingt ans de négociations, la communauté internationale a-t-elle atteint la maturité nécessaire pour assurer la survie de l'humanité, car c'est de cela qu'il s'agit ? Nous serons fixés dans quelques heures.

Montée des eaux au Sahel et précipitations irrégulières sur l’Equateur

Les pays africains sont particulièrement concernés par ces changements climatiques. Au Sénégal, l’inquiétude est grande. « Le Sénégal est un pays plat qui a 600 kilomètres de côtes. Alors si le réchauffement climatique se poursuit, il y a une montée des eaux et cette façade maritime, nous la perdons. Depuis pratiquement une vingtaine d’années, le phénomène était perceptible, mais ces dernières années, le phénomène prend de l’ampleur. Toute la zone où nous avons une chaîne hôtelière est complètement envahie, parfois, par l’eau de mer. La côte est complètement dégradée, ça a un impact sur le tourisme », constate le ministre de l'Environnement du Sénégal, Abdoulaye Balde, présent au sommet de New York. Si le réchauffement climatique et donc la montée des eaux perdurent, « il n’y aura pas de tourisme, il n’y aura pas de pêche, l’agriculture va s’en ressentir. Je pense que c’est toute l’économie du Sénégal qui sera impactée parce que l’agriculture, la pêche, c’est 80 à 90% de la population sénégalaise », appréhende Abdoulaye Balde.

Pics de sécheresse en RDC

En République démocratique du Congo aussi, on craint le réchauffement climatique. « Nous constatons qu’il y a véritablement de grandes variations sur les rythmes saisonniers, les rythmes de précipitation. Ce sont des choses nouvelles que nous avons décelées depuis près d’une dizaine d’années », observe le ministre de l'Environnement de la RDC, Bavon N'sa Mputu Elima. Et il détaille : « Nous avons un grand affluent du fleuve Congo que nous appelons rivière Oubangui qui aujourd’hui à une période de navigation de 3 mois sur les 12 mois. Et si vous descendez un peu plus au sud-est de notre pays, nous avons des pics de sécheresse avec des variations erratiques de rythmes de précipitation. Et nous constatons des perturbations sur les calendriers agricoles dans notre pays, en dépit du fait que nous sommes au centre de l’Afrique et traversés de part en part par la ligne de l’Equateur ».

Partager :