Suivre les ours polaires grâce à leur ADN

Une équipe de chercheurs français du laboratoire Spygen, en partenariat avec WWF et l'institut polaire norvégien, vient d'isoler, pour la première fois, de l'ADN d'ours polaire à partir d'une simple empreinte laissée dans la neige. En plus d'être une avancée scientifique, cette technique va également permettre aux organisations de protection de la nature d'obtenir des informations sur des animaux rares et menacés d'extinction (il reste entre 20 000 et 25 000 ours blancs, selon WWF), vivant dans des environnements hostiles comme l'Arctique. Et ainsi, aider à évaluer plus précisément l'état des populations polaires.

A chaque pas, l'ours polaire laisse des traces infimes d'ADN dans la neige. Le défi était de pouvoir retrouver cet ADN.

Arnaud Lyet, responsable du programme de conservation d'espèces menacées à WWF, explique comment les chercheurs ont procédé : « Ils ont filtré de la neige fondue dans un filtre qui a retenu l’ADN, qui lui était contenu dans la neige qui avait été en contact avec l’ours. Cet ADN a ensuite été exprès amplifié, et, ensuite, ils ont utilisé des marqueurs spécifiques pour identifier la présence d’ADN appartenant à un ours polaire ».

Etendre la méthode à d'autres espèces rares

Plus faciles à trouver que des poils ou des excréments, moins invasives que le puçage et la pose de colliers, ces traces d'ADN permettent de suivre, en détail, les animaux sauvages.

« On va avoir la possibilité d’estimer des paramètres de survie individuelle, de pouvoir estimer les différences de survie entre les différents individus : ça apporte, en fait, des informations très précises sur les paramètres démographiques d’une population », se réjouit Arnaud Lyet. L'équipe espère pouvoir étendre la méthode à d'autres espèces rares comme le tigre de l'Amour ou le léopard des neiges.

→ Lire la présentation du laboratoire français Spygen sur sa méthode de suivi d'espèces animales grâce à leur ADN

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