Les politiques et programmes agricoles doivent prendre en compte l’aspect nutritionnel. C'est la ligne du dernier rapport publié par Action contre la faim qui se base sur le cas pratique du Burkina Faso, du Kenya ou encore du Pérou en Amérique du sud. La lutte contre la malnutrition commence par une meilleure contribution de l’agriculture. Etienne Duvachat, chargé de plaidoyer sécurité alimentaire à Action contre la faim détaille les enjeux: « Agriculture et nutrition peuvent paraître des sujets très proches puisque l’agriculture produit de la nourriture qui permet d’assurer une bonne nutrition. Eh bien trop souvent, notamment dans les pays en voie de développement, ce sont pourtant les paysans et les petits producteurs agricoles qui souffrent le plus de la faim et de la malnutrition. »
« Parce que, poursuit le responsable d'Action contre la faim, les petits producteurs, les producteurs les plus vulnérables, ne sont pas en capacité de produire suffisamment pour assurer leur alimentation et des revenus suffisants. Et la situation en fait est beaucoup plus un problème de revenu que de nourriture, parce que la majorité des producteurs produisent et vendent leur production à la récolte et ensuite dépendent du marché pour se procurer à manger pendant toute l’année ».
Priorité plus élevée aux objectifs nutritionnels
La principale conclusion du rapport est qu'une priorité plus importante devrait être accordée aux actions agricoles « sensibles à la nutrition » au niveau national, afin de mobiliser et d'accélerer la mise en oeuvre concrète des politiques sensibles à la nutrition. Les pays, les bailleurs de fonds et les institutions internationales peuvent et doivent faire plus et mieux dès maintenant dans ce domaine.
Comment ? En intégrant des indicateurs nutritionnels et de consommation alimentaire dans les systèmes d'information et de suivi agricoles et en renforçant la coordination politique multisectorielle autour de la nutrition. Enfin, en garantissant des formations en nutrition pour les experts du secteur agricole, et en augmentant le niveau de financement pour la mise en oeuvre des stratégies et programmes agricoles sensibles à la nutrition.
En Syrie, la situation est extrêmement préocupante. Elizabeth Byrs, porte-parole de l'ONU-PAM ( le Programme alimentaire mondial) a tiré la sonnette d'alarme concernant la ville de Mouadamiya, assiégée depuis plus de 10 mois, où aucun approvisionnement en médicaments, vivres et en eau n'est possible.