Escales arctiques: à la recherche du zooplancton (épisode 6)

Une longue station de prélèvements est un moment intense pour tout le monde et mardi était un jour particulièrement dense en plongées, récupérations de matériel, filtration, stockage de données, et pour finir, rangement soigneux de tout le matériel. Le soir, nous fêtions tous ensemble le demi-siècle de Marc Picheral et le passage du cercle polaire réunis. Au menu, darne de saumon, sauce au beurre et riz blanc. Dominique Limbour, la cuisinière du bord, a mis à profit ses talents de pâtissière pour nous proposer deux gâteaux, l'un au rhum, l'autre à la noix de coco. Le tout délicieux. On a dansé, bref, une belle fête. A une heure du matin, le soleil se relevait et le temps était toujours aussi beau.

  • Mercredi 5 juin 2013

Cet après-midi, une station courte, le bateau a stoppé le moteur et les scientifiques s'activent pendant deux heures pour relever les données. Julie Poulain, la généticienne du bord, récupère des échantillons d'eau de mer contenant du plancton pour les observer et les photographier à travers le macroscope, une loupe binoculaire améliorée, munie d'un appareil photo. Elle cherche spécifiquement le zooplancton – plancton animal. Pas facile d'arriver à isoler des organismes d'un millimètre, mais après plusieurs tentatives infructueuses, deux chaetoceros et deux copépodes se sont fait tirer le portrait.

Avant dîner, Marc Picheral, ingénieur océanographe, a donné une minie conférence sur un logiciel qui classe automatiquement les photos de plancton. Un programme très utile quand on sait que l'Underwater Vision Profiler (UVP) photographie des milliers d'organismes à chaque plongée !

Et ce soir, une dernière halte pour vérifier le Continuous Plancton Recorder (CPR), un instrument de 100 kg traîné en continu par le bateau. Le CPR peut emmagasiner le plancton dans un rouleau de soie, sur une distance de 550 milles sans arrêt.

Mécanique aussi

Et pendant ce temps, François Aurat, marin, a sorti le drone télécommandé qu'il s'est offert pour prendre des photos en altitude ; mais seulement pour le regarder, car cette petite bête est fragile et il va falloir qu'il s'entraîne avant de le lancer au dessus de l'océan.
Plus tard, le même François a fabriqué une pale d'hélice en bois pour le moteur réparé par Daniel Cron hier. Sur Tara, les marins doivent savoir à peu près tout faire.

Le bateau file toujours 6 noeuds

Le bateau repart. Toujours au moteur. Nous attendons le vent avec impatience, pour enfin naviguer à la voile. Mais la météo reste désespérément bonne. Partis mardi soir, vers 21h, nous faisons route plein nord et avons parcouru environ 110 milles nautiques (110 milles x 1,852 km = 203,72 km). La mer est parcourue de longues ondulations et les pétrels continuent à voler au ras de l'eau autour du bateau.

Depuis Tara, dans le bassin des Lofoten, à 69°18' de latitude Nord.
 

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