Le remboursement des IVG : le sujet s'invite dans la campagne présidentielle

L’avortement remboursé à 100% : tel est l’un des 40 engagements de François Hollande, candidat PS à l'élection présidentielle, pour promouvoir l’égalité homme-femme selon une annonce faite ce vendredi 13 avril 2012. Le candidat socialiste souhaite également que chaque hôpital dispose d’un centre pratiquant cet acte, comme le prévoit la loi. Il y a quelques semaines le sujet s’était invité dans la campagne après que Marine Le Pen, candidate du FN, a déclaré pour sa part qu’elle « dérembourserait » cet acte en cas de contraintes budgétaires.

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est à ce jour remboursée à 70 ou 80% selon qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale. A noter : l’acte est gratuit pour les jeunes filles mineures qui ne souhaitent pas en parler à leurs parents ; et le remboursement est intégral pour les patientes ayant peu de moyens et qui, à ce titre, bénéficient de la couverture médicale universelle complémentaire.

Plus que le coût, c’est l’accès à un centre pratiquant l’avortement qui peut constituer un obstacle. Et qui, pour les associations féministes, menace un droit gagné de haute lutte en 1975. Ces dix dernières années, plus d’une centaine d’établissements ont fermé, résultat entre autres de la réorganisation des hôpitaux.

Pourtant, de nombreux spécialistes insistent sur la nécessité de garder une offre de proximité, sous forme de petites structures, où les professionnels de santé peuvent davantage être à l’écoute des femmes.

Mobiliser les professionnels de santé

Par ailleurs, selon un rapport de 2010 de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), les délais d’accès à l’IVG posent parfois problème. Ainsi, il subsiste des « goulots d’étranglement dans les zones de forte demande, notamment les grandes métropoles », précise le document. De plus, les IVG tardives - pratiquées de 10 à 12 semaines de grossesse - ne sont pas prises en charge partout, souligne le rapport.

Autre problème : il est difficile de mobiliser les professionnels de santé sur cette question. L’acte est peu valorisé, et les médecins peuvent refuser de l’effectuer, en faisant jouer la clause de conscience. Petit à petit les médecins militants des débuts partent à la retraite et la relève n’est pas assurée.

Pour en savoir plus :

Loi française / IVG

 

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