La tuberculose fauche chaque année 1,5 million de personnes dans le monde

Maladie sans porte-parole et « trop souvent oubliée », la tuberculose est l'objet d'un appel à la mobilisation le 24 mars 2012 à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre ce fléau. Cette pathologie frappe particulièrement les pays pauvres ou en développement et les populations précarisées dans les pays développés.

« Les années passent et nous dressons un constat identique : les outils et les moyens sont désespérément les mêmes. Rien ou presque n'a changé dans la façon de prendre en charge les patients depuis plus d'un demi-siècle », déplore le Dr Francis Varaine de Médecins sans frontières (MSF).

Des soins inappropriés

Avec 9 millions de nouveaux cas chaque année, la tuberculose est la deuxième cause de mortalité pour les maladies infectieuses derrière le sida. Cette maladie est fréquemment associée au virus du VIH dont la pandémie a contribué à sa progression ces dernières décennies et les équipes médicales s'inquiètent de plus en plus de l'émergence de souches multi-résistantes à l'action des deux antibiotiques les plus fréquemment utilisés, la Rifampicine et l'Isoniazide, ce qui oblige alors à utiliser des médicaments anciens, moins bien tolérés et entraînant des effets secondaires graves.

Les médecins de MSF alerte sur le fait que le matériel dont disposent les médecins est  « très limité » : « Certains médicaments que nous utilisons datent des années 1940 et provoquent des effets tels que le quart des patients préfèrent arrêter leur traitement parce qu'ils ne le supportent pas », indique le Dr Varaine.

Un système de santé mondial qui fonctionne mal

« On répète la même chose chaque année, la tuberculose est le marqueur d'un système de santé mondial qui fonctionne mal et d'une paupérisation de la population », critique Patrick Bertrand, coordinateur de l'ONG Avocats pour la Santé dans le monde. MSF appuie sur la nécessité d’augmenter substantiellement les fonds alloués à la lutte contre cette maladie ; il faut selon cet organisme de terrain améliorer les financements nécessaires pour réaliser l’ambition affichée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de traiter 1,6 million de patients multi-résistants d'ici à 2015. Il faut également mettre en place « des programmes incitatifs de recherche et développement ».

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