Lutte contre le sida: les dirigeants africains doivent davantage s'impliquer

A l'ouverture d'une conférence internationale, le 4 décembre 2011, l'ancien président américain George W.Bush a invité les pays africains à assumer leur part de responsabilité dans la lutte contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles. Dans ce domaine des progrès ont été enregistrés au cours des dernières années mais le financement par les seuls pays développés, à l'instar du programme américain présidentiel d'urgence (Pepfar ) initié sous sa présidence, ne suffit pas.

« Le succès du Pepfar repose également sur la part de responsabilité que doivent prendre les dirigeants africains », a déclaré l'ancien président à la tribune de la conférence bisannuelle sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles en Afrique (Icasa).« Le monde en développement doit fixer ses priorités, et il n'y a pas de priorité plus importante que celle de sauver une vie humaine », a-t-il ajouté.

George W. Bush a également exhorté les Etats-Unis à maintenir ses financements en faveur de la santé dans les pays en développement en dépit de la crise économique, faisant valoir que « l'isolationnisme était toujours une politique à courte vue ».

Les dirigeants africains doivent "relever le combat" !

Le programme Pepfar a bénéficié à des pays comme l'Ethiopie, hôte du sommet, qui en a retiré des financements de ses programmes de santé à hauteur de 1,4 milliard de dollars depuis son lancement par George W. Bush en 2003.

Le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a également souligné la responsabilité de ses pairs, déclarant à la tribune que « les dirigeants africains devaient relever le combat dans les années à venir », et ne pas se satisfaire de « la lueur d'espoir » née de la réduction du taux de prévalence du sida sur le continent ces dernières années.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, le plus grand pourvoyeur d'aide multilatérale contre ces maladies, a annoncé le mois dernier qu'il n'avait pas réussi à trouvé les financements nécessaires pour lancer son prochain cycle de subvention, les donateurs revoyant à la baisse leurs contributions en raison de la crise économique.

« C'est une mauvaise chose, à mon sens, cela va créer de graves problèmes en matière de traitements apportés aux gens », a déclaré le directeur de l'Onusida, Michel Sidibe. « Ce qui est nécessaire maintenant est une responsabilité partagée, les gouvernements africains doivent également prendre leur part de responsabilité », a ajouté le responsable de l'agence onusienne de lutte contre le sida, peu avant l'ouverture de la conférence, prévue pour durer jusque jeudi avec la participation de 10.000 délégués.

  • 22,9 millions de personnes sont atteintes du sida en Afrique subsaharienne, pour la plupart dans le sud et l'est du continent.
  • L'amélioration de l'accès aux services de dépistage du VIH a cependant permis à 61 % des femmes enceintes en Afrique de l'est et en Afrique australe de bénéficier d'un dépistage et de conseils, alors qu'elles n'étaient que 14 % en 2005, selon un rapport publié la semaine dernière par l'organisation mondiale de la santé, l'Onusida et l'Unicef, l'agence des Nations pour l'enfance et l'éducation.
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