Le neuropaludisme est une forme très sévère du paludisme qui touche principalement les jeunes enfants de moins de cinq ans. Les chercheurs se sont intéressés à la façon dont cette maladie survenait quand la réponse immunitaire est mal contrôlée au niveau du cerveau. Dirigés par Salaheddine Mécheri de l’unité de Biologie des interactions hôtes/parasites à l’Institut Pasteur, ces travaux ont pu démontrer que le développement du neuropaludisme n’était pas directement lié au parasite se développant dans le globule rouge mais à la mise en place d’un processus inflammatoire de type allergique.
Cette maladie se manifeste par une forte fièvre et des convulsions suivies de coma ; lorsqu’elle n’est pas mortelle, elle entraîne au minimum des séquelles neurologiques très graves. Trouver le processus qui conduit à cette forme de paludisme représente donc une découverte importante qui, si elle se confirmait chez l’homme, ouvrirait de nouvelles pistes thérapeutiques pour prévenir cette maladie.
L’expérience sur des souris dans une configuration mimant la pathologie humaine, les chercheurs ont montré que le parasite induisait la production d’un récepteur sur des neutrophiles, c’est-à-dire des cellules du système immunitaire généralement dépourvues de ce type de récepteur et provoquant alors une cascade d’événements inflammatoires à l’origine du neuropaludisme.
Vers le mécanisme de développement sur l'homme ...
Pour confirmer ce résultat, les chercheurs ont administré ces neutrophiles dotés du récepteur à des souris résistantes au neuropaludisme (dénuées de ce récepteur) et ils ont pu ainsi valider que la formation du couple IgE (acteurs essentiels de l’allergie, sur un type particulier de globules blancs, les neutrophiles) et récepteur était un couple indispensable au développement de la maladie.
Désormais, les chercheurs s’attachent à identifier la présence de ces neutrophiles et de ce mécanisme chez l’homme : les traitements anti-allergiques, dirigés contre les récepteurs des IgE pour prévenir les phénomènes d’allergie chez certains individus, pourraient alors être utilisés comme traitement préventif contre le neuropaludisme.
Pour en savoir plus :
Lire la fiche de documentation de l’Institut Pasteur sur le paludisme