Cancer du sein : « Octobre rose », un mois en faveur du dépistage

La secrétaire d'Etat chargée de la Santé, Nora Berra, a lancé le 28 septembre dernier l'édition 2011 d'Octobre rose, mois de mobilisation en faveur du dépistage du cancer du sein, tirant le signal d'alarme sur le fléchissement du dépistage organisé enregistré pour la première fois en 2010. Un programme lancé sur fond de polémique sur le risque de sur-diagnostic, alors que 53.000 nouveaux cas ont été estimés en 2011 et que c’est la première cause de mortalité par cancer chez la femme avec 11.500 décès estimés en 2011.

Avec comme slogan Le dépistage du cancer du sein, parlez-en aux femmes que vous aimez, la campagne de sensibilisation 2011 fait appel à la solidarité des proches. Les femmes sont invitées, tous les deux ans, à se rendre chez un radiologue agréé pour une mammographie et un examen clinique des seins pris en charge à 100% par l'assurance maladie. « Plus de 14.000 cas de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année grâce au dépistage, avec un traitement moins lourd et un pronostic meilleur », souligne Françoise Weber, directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

« Plus tôt le cancer du sein est dépisté, meilleures sont les chances de guérison et de traitement simple », a martelé Nora Berra -un état de fait avéré "dans 9 cas sur 10", selon le professeur Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer (INCa).

Entre 50 et 74 ans, de 5% à 10% de risques ...

Le programme de dépistage organisé par le gouvernement s'adresse aux femmes de 50 à 74 ans, sans symptôme apparent, ni antécédent de cancer du sein. Le risque de développer un cancer du sein « est connu » et mentionné dans les plaquettes d'information à destination des femmes concernées par le dépistage, a relevé le Pr Agnès Buzyn, présidente de l'Institut national du cancer (INCa). Ce risque est estimé entre 5 et 10% et, « en termes de santé publique, on est plutôt en situation de sous-diagnostic », a-t-elle souligné.

L’objectif européen de dépistage est fixé à 70% de participation

En 2010, plus de 2.360.000 femmes ont eu recours au dépistage organisé, soit 52% de la population concernée mais la secrétaire d'Etat chargée de la Santé estime que « cela n'est pas suffisant », soulignant qu'après avoir progressé jusqu'en 2008, le taux de participation marquait un palier, avec même « une légère diminution » en 2010 (0,3% par rapport à 2009) –alors que l’objectif européen est fixé à 70% de participation.

La campagne a été lancée à quelques jours de la sortie d'un livre très critique sur le dépistage du cancer du sein, No Mammo ? (Max Milo Editions) -un ouvrage de Rachel Campergue et préfacé par le Dr Bernard Junod, qui dénonce la « confusion » entre dépistage et prévention et qui pointe également le risque de sur-diagnostic, qui revient à intervenir à l'excès.(*)

(*) La thématique du surdiagnostic et du surtraitement a été choisie par la Société française de sénologie et de pathologie mammaire, qui réunit des spécialistes de différentes disciplines, pour son 33e congrès qui se tiendra du 9 au 11 novembre à Marseille (France, sud).

Pour en savoir plus :

Les internautes sont invités à réaliser un long ruban rose -symbole de la lutte contre le cancer du sein- virtuel, qui se matérialisera sur Google Maps (www.e-cancer.fr).

Consulter les sites de

- l'InCa

- Ministère de la Santé

- Association Le cancer du sein, parlons-en

- l'ARC et sa plate-forme d'échange entre les chercheurs et le grand public

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