Les scientifiques ont découvert que la squalimine, secrétée par le foie des requins et qui constitue une partie de son système immunitaire, parvenait à limiter la progression d'infections virales chez les animaux et même dans certains cas à la guérir.
Selon l'étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, des cultures en laboratoire ont montré que cette substance pouvait « inhiber l'infection de cellules sanguines par le virus de la dengue ainsi que l'infection de cellules du foie humain par l'hépatite B et D », selon les conclusions de l'étude.
Une molécule ans danger pour l'homme et très prometteuse
Des tests effectués sur des animaux ont montré des résultats similaires en ce qui concerne la fièvre jaune et le virus de l'encéphalite équine de l'Est ainsi qu'un type d'herpès qui touche les rongeurs.
Selon le professeur Michael Zasloff, le découvreur de la squalamine, cette molécule sans danger pour l'homme serait « une substance prometteuse qui, dans son principe actif et sa structure chimique, n'a rien de commun avec d'autres matières actuellement à l'étude pour traiter les virus » : son dosage idéal selon lui n'est pas encore déterminé avec précision mais le chercheur entend procéder à des essais sur l'être humain.
Une molécule déjà administrée, en cancérologie et en ophtalmologie
Cité par la revue le Point en ligne, il s'agit là d'une piste d'autant plus sérieuse pour le chercheur du Cnrs, Jean-Michel Brunel (*), que cette « molécule [est] naturelle, issue d'un organisme vivant ». Le scientifique explique :« La façon dont la substance agit en virologie n'est pas encore très claire, mais il semble que la molécule attaque la membrane des cellules infectées en entraînant la mort du virus. En revanche, les cellules saines demeurent très peu sensibles à l'activité de la squalamine ». Le chercheur souligne par ailleurs que « cette molécule a déjà été administrée, en cancérologie et en ophtalmologie, à des milliers de patients américains.»
Jean-Michel Brunel (*) « travaille depuis une dizaine d'années sur cette substance et ses dérivés. Lui-même a d'ailleurs observé une autre vertu de la molécule qui se révèle une très bonne alliée dans la lutte contre les bactéries, y compris celles qualifiées de multirésistantes ».