L'inauguration commence en début d'après-midi, ce jeudi 6 août, rapporte Alexandre Buccianti, l'envoyé spécialde RFI à Ismaïlia, avec un discours du président de l'Autorité du canal de Suez, le maître d'œuvre de cette opération. Le président al-Sissi lui succède avec une allocution dans laquelle il pourrait annoncer d'autres projets de grands travaux.
Vient ensuite l'inauguration formelle de cette seconde branche du canal, avec une parade navale à laquelle participe la frégate achetée à la France. Et cerise sur le gâteau : des acrobraties aériennes de l'aviation égyptienne avec les avions Rafale également achetés à la France.
Ombre cependant au tableau : la menace du groupe Etat islamique (EI) en Egypte d'exécuter un jeune otage croate travaillant pour un groupe français de services pétroliers. Tomislav Salopek est le premier étranger enlevé par des jihadistes en Egypte depuis le début d'une insurrection il y a deux ans.
Les Egyptiens satisfaits du nouveau canal
Outre les officiels, de nombreux Egyptiens suivent la cérémonie. Selon un sondage publié par l’institut Bassira, 78 % des Egyptiens interrogés à l’occasion de l’inauguration pensent que le nouveau canal de Suez aura un impact positif sur eux et leur famille ; 13 % estiment que le nouveau canal n’aura aucun impact tandis que 9 % ne savent pas.
Les causes de cet optimisme sont à chercher dans les 43 000 personnes qui ont été employées dans les travaux. Des ouvriers venant de milieux déshérités pour la plupart. Un optimisme partagé par les milieux économiques, puisque la croissance a bondi de 2,3 % en 2013-2014 à 4,2 % au cours du premier semestre 2015.
Les médias sociaux saluent eux aussi l’événement sur Facebook, Twitter et Instagram, avec les hashtag « Masr bétéfrah » (l’Egypte est en fête) et « Kanat al Soweiss al Gadida » (Le nouveau canal de Suez), qui ont remporté un énorme succès. Et pour compléter la fête, ce jeudi a été déclaré jour férié. Certains sont même si contents qu’ils demandent que le 6 août devienne une fête nationale chômée tous les ans.