Avec notre envoyé spécial à Nazareth, Nicolas Ropert
L'annonce des résultats a été saluée par une explosion de joie mardi soir : des groupes de jeunes brandissent des affiches mais aussi des drapeaux palestiniens en chantant leur victoire. « Je crois que nous avons écrit l'histoire aujourd'hui. C'est extraordinaire de voir les arabes tous unis. Nous sommes très heureux et on espère maintenant que l'avenir sera meilleur pour nous, que l'on aura davantage de droits. Et que la Palestine sera enfin libre » explique à RFI Razi Amad, l'un des jeunes présents.
Ils rêvaient d'obtenir 15 sièges, ils y sont presque parvenus. Les membres de la liste arabe unie, qui réunissait pour la première fois de l'histoire les communistes du parti judéo-arabe Hadash, les nationalistes de Balad ou encore des islamistes, a séduit les électeurs arabes d'Israël. Alors qu'ils étaient à peine la moitié à s'être déplacés lors de la précédente élection, plus de 60% d'entre eux ont voté et massivement pour cette coalition. Le député Basel Ghattas, un chrétien arabe, s'en réjouit. « C'est un changement majeur dans la politique israélienne et sur l'éventail politique, explique Basel Ghattas. Cela signifie que les arabes apparaissent enfin comme une force politique. Nous serons combatifs, nous serons un acteur incontournable, nous pourrons faire changer les choses dans la politique israélienne. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter !»
Pas de ralliement au centre gauche annoncé
Applaudi par ses troupes, Ayman Odeh, avocat de 40 ans inconnu du grand public il y a encore 3 mois, s'est félicité de ce jour historique pour les arabes d'Israël qui veulent être reconnus comme une minorité en Israël. Les électeurs attendent que leur représentants agissent désormais sur les problèmes de logements, de chômage et de racisme qui touchent particulièrement les membres de cette communauté.
La liste sera dans l'opposition à Benyamin Netanyahu. La défaite du camp de centre-gauche évacue la question d'un soutien sans participation à une majorité conduite par les travaillistes, possibilité évoquée par certains responsables au sein de la formation arabe.
→ à (re)lire : Législatives en Israël: les listes et les enjeux