Jour de vote en Israël: participation en hausse

Près de 6 millions d'Israéliens sont attendus ce mardi 17 mars dans les bureaux de vote du pays pour renouveler les 120 sièges du Parlement, et dire s'ils veulent encore de Benyamin Netanyahu. Le Premier ministre sortant est en position difficile, puisque son parti de droite, le Likoud, est distancé dans les sondages par une liste de centre-gauche.

Article régulièrement mis à jour avec nos correspondants Michel Paul et Murielle Paradon, et notre envoyé spécial Nicolas Falez. Cliquer pour rafraîchir

A 10 h heure locale, le taux de participation s'élevait à 13,7%. Par la suite, selon Haaretz, la participation s'élevait à 26,5% à midi, puis à 36,7% à 14 h. La liste de centre-gauche reste légèrement favorite de ce scrutin très indécis, face au mouvement du Premier ministre sortant Benyamin Netanyahu, le Likoud.

La liste incarnant une éventuelle alternance, l'Union sioniste, est un ticket à deux visages, un homme et une femme. Lui, c'est Yitzhak Herzog, surnommé Bouji. À 54 ans, il est chef du Parti travailliste, petit-fils d'un grand rabbin et fils d'un président de l'Etat d'Israël. Elle, c'est Tzipi Livni, 56 ans. Cette ancienne espionne du Mossad a quitté le Likoud il y a 10 ans pour se rapprocher du centre. Elle fut ministre des Affaires étrangères et répète que seule la création d'un Etat palestinien peut permettre à Israël d'être à la fois un Etat juif et démocratique.

L'Union sioniste en tête avant le scrutin

Pendant des semaines, Ytzhak Herzog et Tzipi Livni ont expliqué qu'en cas de victoire, ils seraient Premier ministre à tour de rôle. Coup de théâtre, lundi soir à la veille du vote, Tzipi Livni a annoncé qu'elle renonçait à cette rotation, au bénéfice de son partenaire. En cas de percée électorale ce mardi, l'Union sioniste devra former une coalition, ce qui est loin d'être acquis. Israël n'a pas connu de Premier ministre travailliste depuis 2001.

Mais ces dernières semaines, les sujets économiques et sociaux ont redonné de la vigueur au discours du centre-gauche. La question israélo-palestinienne beaucoup moins, même si Benyamin Netanyahu a annoncé la veille des élections qu'il n'y aurait pas d'Etat palestinien s'il était réélu. Les derniers sondages autorisés à la publication, qui remontent à vendredi 13 mars, donnaient une avance de quatre sièges au parti d'opposition.

Le Likoud se sortira-t-il de ces législatives ?

Avant le scrutin, les deux grands partis se sont accusés mutuellement de céder à la panique. La question est de savoir si le Likoud a réussi a combler l'écart avec l'Union sioniste. Le bloc de la droite avait toujours été en tête depuis le début de la campagne électorale.

Autre point à retenir toujours selon les sondages : la Liste arabe unie serait désormais le troisième parti en Israël. De l'avis général, tout va se jouer sur le taux de participation, qui s'élevait à moins de 68% lors de la consultation de 2013. La clôture du scrutin est prévue à 22 h, heure israélienne, avec la publication des premières fourchettes de résultats.


• Si la liste de centre-gauche est donnée favorite par les sondages, cela ne signifie par qu'elle arrivera au pouvoir pour autant. Le système électoral israélien est complexe, nous explique notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon

En Israël, la liste qui arrive en tête des législatives n'est pas forcément celle qui prendra le pouvoir. C’est au président israélien de choisir parmi les députés élus, qui pourra le mieux, selon lui, former un gouvernement de coalition.

Le système électoral, à la proportionnelle, favorise l’éparpillement des voix. Il est très rare qu’un parti puisse gouverner seul. Il n'est donc pas rare de voir des coalitions se former, avec des alliances qui peuvent parfois paraitre contre-nature. Dans le précédent gouvernement, il y avait des laïcs et des religieux, des partisans et des adversaires d’un Etat palestinien. Des coalitions hétéroclites, donc.

Ce mardi soir, les premiers résultats donneront sans doute une idée des forces en présence et des alliances possibles. Des tractations vont s’ouvrir. Les Israéliens pourraient attendre plusieurs jours, voir plusieurs semaines, avant d’avoir un gouvernement.

→ À relire ou écouter sur le même sujet : le point sur les listes et les enjeux,la revue de presse du jour et le Grand reportage de RFI

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