Finie la formule habituelle de l’administration américaine sur le fait que Bachar el-Assad a perdu toute légitimité et doit partir. Dans une interview diffusée ce dimanche 15 mars, quatre ans après le début du conflit en Syrie, sur CBS, John Kerry s’est montré plus mesuré. « Nous devons négocier à la fin », a déclaré le secrétaire d’Etat américain. « Nous avons toujours voulu négocier dans le contexte du processus de Genève. » La montée en puissance d’un ennemi commun, le groupe Etat islamique, semble atténuer l’attitude de Washington vis-à-vis du président syrien.
Sur Twitter, Marie Harf, l'une des porte-parole du département d'Etat s'est cependant empressée de préciser que John Kerry avait « réitéré la ligne que nous suivons depuis longtemps. Nous avons besoin d'un processus de négociations avec la participation du régime. Il n'a pas parlé de négociations directes avec Assad. »
Et d'insister : « La ligne reste la même et elle est claire : il n'y a pas d'avenir pour Assad en Syrie et nous le répétons toujours. »
John Kerry a ajouté que d’autres pays étudiaient les moyens d’une relance du processus diplomatique pour mettre fin au conflit. « Pour amener le régime Assad à négocier, nous allons devoir lui expliquer clairement que tout le monde est déterminé à rechercher une issue politique et modifier ses calculs sur les négociations », a-t-il expliqué. Pour cela, le chef de la diplomatie américaine n’exclut pas « qu’une pression accrue de diverses sortes soit exercée sur lui. »
Les dernières négociations menées l’an dernier à Genève entre une délégation du gouvernement syrien et de représentants de l’opposition ont échoué. Depuis, aucune nouvelle rencontre n’a été prévue. Le conflit syrien, qui entre dans sa cinquième année, a fait plus de 215 000 morts.